Dans la rivière qui s’écoule au milieu des cases en tôle, au fond d’une allée, deux enfants se frottent mutuellement avec du savon. À côté d’eux, une petite fille astique les casseroles, qu’elle pioche au fur et à mesure dans une grande bassine, à proximité d’un autre bac, rempli de linge. « Ce cours d’eau couvre tous les besoins, y compris alimentaires, assure Julie Durand, chargée de la santé de proximité au sein de l’agence régionale de santé de Mayotte (ARS), au milieu du quartier informel Kirson, à Koungou. Il y a environ 5000 personnes ici. Forcément, ceux qui se trouvent en bas du quartier n’ont pas accès à l’eau la plus propre. Et ils sont nombreux à la boire. »
Une problématique qui fait de ce bidonville l’épicentre de l’épidémie de choléra à Mayotte, où 58 cas ont été recensés depuis la mi-mars. Car cette maladie hydrique, qui provoque des déshydratations sévères pouvant être mortelles, se propage via la consommation d’eau ou d’aliments contaminés. Dans le 101e département…