Rencontre Trump/Poutine : quelle marge de manœuvre pour l'Ukraine ?

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

Le drapeau russe sur la ville de Tchassiv Yar (Ukraine), comme le symbole de l'avancée récente des troupes de Vladimir Poutine. Le président Zelensky assure d'ailleurs que la Russie prépare de nouvelles offensives, à trois jours seulement de la rencontre en Alaska.

Dans ce contexte de fragilité pour Kiev, quel territoire pourrait être échangé entre les deux belligérants ? Les Russes veulent les régions de Donetsk et Louhansk, la totalité du Donbass, qu'ils n'occupent pas complètement, et ils accepteraient de geler le front dans les régions de Zaporijia et Kherson. Alors, quelle marge de manœuvre pour l'Ukraine ? Une certitude, en cas de refus du plan proposé, Donald Trump sera mécontent.

"Du point de vue des États-Unis, c'est Zelensky qui apparaîtra comme un fauteur de guerre, alors que Poutine aurait accepté la paix proposée par Donald Trump. C'est un piège pour Zelensky", analyse Pascal Boniface, géopolitologue à l’Institut de relations internationales et stratégiques.

Quel rôle pour les Européens ?

Les alliés de l'Ukraine essaient de mettre le pied dans la porte pour influencer la négociation, mais ils ne sont pas invités en Alaska. Pour ne pas brusquer Donald Trump, ils saluent sa volonté de mettre fin à la guerre. Dans le même temps, ils craignent un accord aux dépens de l'Ukraine.

Mais dans l'immédiat, ces Européens ne pèsent pas. "Donald Trump n'a pas été élu pour remplir les intérêts, satisfaire les intérêts stratégiques des Européens. Il a été élu pour suivre une politique telle qu'il l'a définie en faveur des États-Unis, qui passe, depuis le mois de juillet, certainement par des rapports dégradés avec les Européens", éclaire Florent Parmentier, chercheur en science politique au CEVIPOF/SciencesPo Paris.

Quelle que soit l'issue de la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine, ce sera une victoire pour le maître du Kremlin. Sa seule présence sur le sol américain rompt son isolement sur la scène occidentale.