En Tunisie, les dernières fouilles de la nécropole des enfants contredisent la légende voulant que les prêtres du dieu Baal immolaient des nouveau-nés.
Les trois étudiantes qui, encadrées par une équipe internationale d’archéologues aguerris, fouillent actuellement le sol du Tophet de Carthage n’ont pas froid aux yeux. La nécropole punique, découverte en 1921 dans la banlieue de Tunis, prête pourtant à tous les cauchemars.
Dans son roman antiquisant Salammbô, paru en 1862, Flaubert a relayé les descriptions monstrueuses émanant de l’ennemi romain, et ancré pour longtemps l’idée que les prêtres locaux sacrifiaient des enfants. Pour complaire au dieu Baal Hammon, ils auraient eu la coutume de les précipiter vivant dans un bûcher. « Sous les stèles de ce cimetière d’enfants, situé le long d’un canal qui connectait le port punique à un lac, on trouve systématiquement une urne avec, effectivement, des minuscules ossements humains parfois mélangés à ceux d’animaux », explique Ahmed Gadhoum directeur d’une mission d’étude conduite depuis 2019.
Ses plus anciens prédécesseurs…