Réforme des retraites : l'organisation patronale U2P quitte les négociations avec les partenaires sociaux
Il s'agit de la première organisation patronale à claquer la porte du "conclave", les autres étant le Medef et la CPME. L'U2P, qui représente les entreprises de proximité, a annoncé quitter les négociations sur les retraites entamées fin février entre partenaires sociaux, mardi 18 mars.
"Est-il vraiment sérieux dans [un] contexte de déficits structurels et de projections alarmantes, de continuer à emprunter la voie d'un retour de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans ou d'une réduction de la durée d'activité requise ?", s'interroge-t-elle dans un communiqué transmis à l'AFP. L'U2P dit vouloir prôner "des mesures drastiques pour rétablir l'équilibre de nos régimes sociaux". "Le paysage international ne cesse de se transformer (…) Le chef de l'Etat a appelé à un effort financier inédit afin de renforcer notre puissance militaire", relève l'U2P.
L'organisation mentionne aussi les 51 milliards dépensés en 2024 "à fonds perdus" pour rembourser les intérêts de la dette, mais aussi les calculs de la Cour des comptes, selon laquelle la réforme de 2023 – qui prévoit le départ à 64 ans – engendrera elle-même un déficit d'une trentaine de milliards d'euros en 2045.
FO dénonçait "une mascarade" dès le premier jour
Ce départ de la plus petite des organisations patronales survient alors que François Bayrou a suscité dimanche colère et indignation à gauche, et parmi les syndicats, en répondant "non" à une question sur un retour à la retraite à 62 ans, alors que les négociations entre partenaires sociaux sur une possible réforme de la réforme sont censées durer encore deux mois. Mais le ministre de l'Economie Eric Lombard a pour sa part tenté de rappeler que c'est normalement le "conclave" des partenaires sociaux "qui doit se prononcer".
Côté syndicats, FO était partie dès le premier jour du dispositif, déclarant ne pas vouloir "participer à une mascarade" dont le but serait d'allonger la durée du travail.