Pays-Bas : le gouvernement publie le nom de 425.000 personnes suspectées de collaboration avec les nazis

Le nom des 425.000 personnes suspectées d’avoir collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale ont été mis en ligne ce jeudi 2 janvier pour la première fois par les Archives centrales des juridictions spéciales (CABR), créées à la libération des Pays-Bas par les alliés en 1945. Ces noms n’étaient auparavant qu’accessibles aux chercheurs visitant les Archives nationales néerlandaises à La Haye. À ce jour, 8 millions de documents ont été publiés, mais les différents acteurs estiment vouloir numériser jusqu’à 30 millions de pages d’ici 2027. Ce projet a été entrepris par l’Institut NIOD d’études sur la guerre, les Archives nationales néerlandaises, l’Institut Huygens et la Fondation WO2Net.

Ces noms concernent l’ensemble des personnes - toutes décédées aujourd’hui - ayant fait l’objet d’une enquête par les tribunaux spéciaux néerlandais en 1945. La base de données indique seulement le nom, la date et le lieu de naissance des personnes concernées. Elles ne spécifient pas si les personnes ont été désignées coupables et de quelle façon elles ont collaboré.  

Des archives «d’une valeur inestimable»

Parmi les 425.000 personnes concernées, le document dévoile que 20.000 citoyens néerlandais avaient rejoint les forces armées nazies ou le Mouvement national-socialiste, ancien parti nazi des Pays-Bas, sans dévoiler leur nom. On apprend également que 150.000 individus avaient été condamnés par la justice pour collaboration. L’Institut Huygens, un des partenaires du projet, estime auprès de la BBC  que «ces archives contiennent des histoires importantes pour les générations présentes et futures (...) pour des enfants qui veulent savoir ce que leur père a fait pendant la guerre, et aux historiens qui font des recherches sur les zones d’ombre de la collaboration».

Le ministre de la Culture néerlandais, Eppo Bruins, a déclaré le 19 décembre dernier lors d’un communiqué que «ces archives de guerre sont d’une valeur inestimable pour les recherches historiques, pour entretenir la mémoire de la Seconde Guerre mondiale , et pour les proches en quête d’informations. Un nouveau monde s’ouvre». Le ministre souhaite également modifier la loi à propos des archives de cette période pour permettre un plus grand accès à ces informations.