Israël va récupérer certains de ses otages au prix de concessions importantes. La première phase d’un accord de cessez-le-feu avec le Hamas, ratifié vendredi par le gouvernement hébreu, va permettre la libération de 33 otages capturés par la faction terroriste le 7 octobre. En contrepartie, Israël va libérer plus d’un millier de Gazaouis arrêtés pendant l’opération militaire de 15 mois menée dans l’enclave, et surtout 737 prisonniers enfermés dans ses geôles, parfois depuis de longues années. Parmi eux, de dangereux terroristes responsables de dizaines de morts dans des attentats, et condamnés à la perpétuité.
Le plus célèbre se nomme Zakaria Zubeidi. Il était le responsable à Jénine des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, une faction armée du Fatah considérée comme terroriste par l’Union européenne. Cet homme d’une cinquantaine d’années est responsable de plusieurs attentats, dont celui contre un bureau du Likoud à Beit She’an en 2002, où six personnes ont été tuées. Il est également l’instigateur d’une attaque à la bombe en 2004 à Tel-Aviv, qui a tué une femme et fait plus de 30 blessés. Figure de la seconde intifada, il a été arrêté en 2019 mais s’échappe en 2021 après avoir creusé un tunnel à la petite cuillère pendant six mois, avant d’être rattrapé cinq jours plus tard.
Attentats à la bombe, viols, «meurtrier de masse»
Un de ses compagnons d’évasion, Iyad Jaradat, membre du Djihad islamique, fait aussi partie de la liste des prisonniers libérés. Il est en prison pour avoir commandité un attentat terroriste en 2003, au cours duquel un haut responsable de la sécurité israélienne avait été tué. Le coupable du meurtre, Ahmed Dahiri, haut responsable du Djihad islamique, est également sur la liste. Autre profil à risque, celui de Mohammad Abu Warda. Condamné à 48 peines de prison à vie pour son rôle dans deux attentats terroristes dans des bus à Jérusalem en 1996, qui avaient fait 45 morts, il avait été qualifié de «meutrier de masse» par le procureur militaire lors de son procès. «La lutte de notre peuple contre vous ne cessera jamais. Nous resterons fermes et déterminés jusqu’à ce que vous quittiez notre terre», avait-il déclaré devant le tribunal.
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Un autre haut responsable du Djihad islamique à Jénine, Tabet Mardawi, pourrait également quitter les geôles israéliennes. Arrêté en 2002, il avait été jugé coupable du meurtre de 20 Israéliens et des blessures de 150 autres. À son actif, plusieurs attentats à la bombe et une fusillade dans un marché. Mohammed Naifeh, considéré comme l’un des prisonniers palestiniens les plus anciens d’Israël, sera également relâché, lui qui a été condamné à 13 peines de prison à vie pour l’attaque d’un kibboutz qui avait fait cinq morts en 2002. Wael Qassem, chef d’une cellule du Hamas à Jérusalem-Est, sortira aussi malgré 35 peines de prison à perpétuité pour plusieurs attentats dans des cafés et à l’Université hébraïque de Jérusalem en 2002.
Un autre membre de la branche militaire du Hamas, Nassim Zaatari, devrait également être libéré. Il avait été condamné à 23 peines de prison à perpétuité pour l’assassinat de 23 personnes dans l’attaque d’un bus à Jérusalem. Les autorités israéliennes vont aussi relâcher Mahmoud Attallah, reconnu coupable du meurtre d’une Palestinienne à Naplouse en 2003, et accusé de viol sur une de ses gardiennes en prison. Outre ces noms, les plus dangereux, de nombreux autres responsables d’attentats moins massifs se trouvent sur la liste des libérables.