Présidentielle en Pologne : le maire libéral de Varsovie devance de peu son rival national-conservateur

Le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski, est arrivé en tête de l’élection présidentielle du dimanche 18 mai, avec 31,2 % des voix selon un sondage Ipsos pour la télévision publique TVP portant sur 90 % des votes ce lundi 19 mai au matin. Alors que ce candidat était donné favori du premier tour de l’élection présidentielle, son rival, Karol Nawrocki, candidat ultra-conservateur, a finalement obtenu 29,7 % des suffrages. De quoi contrevenir aux prévisions, qui tablaient sur un écart important entre les deux candidats qui s’affronteront pour le second tour le 1er juin prochain.

Le maire sortant est soutenu par la Coalition civique (KO, centre) du premier ministre Donald Tusk, tandis que Karol Nawrocki est de son côté soutenu par le parti Droit et Justice (PiS) du président sortant Andrzej Duda. Le taux de participation a été de 66,8 %, selon le sondage.

Un score historique pour l’extrême droite, notamment chez les jeunes

Outre le score du candidat national-conservateur du PiS, l’extrême droite réalise un score historique avec deux autres de ses représentants : le député libertarien Slawomir Mentzen et l’eurodéputé royaliste ouvertement antisémite Grzegorz Braun ont obtenu ensemble près de 22 % des voix. Et cette poussée est particulièrement criante chez les jeunes. Selon des résultats rapportés par Le Monde, avec 99 % des bulletins dépouillés lundi matin, les 18-29 ans ont, pour 41 % d’entre eux, choisi l’un de ces candidats (36 % pour le premier, 5 % pour le second).

Ainsi, l’issue du scrutin présidentielle dépendra en grande partie des électeurs de l’extrême droite et notamment de
Slawomir Mentzen. « C’est le plus grand succès dans l’histoire de notre camp », a clamé ce libertarien eurosceptique, fermement opposé à l’avortement et qui tient des positions anti-migrants.

« Plus de 20 % des voix pour l’extrême droite signifie que Trzaskowski ne peut absolument être sûr de remporter », a indiqué Wojciech Przybylski de la fondation Res Publica, auprès de l’Agence France-Presse. « Le résultat du deuxième tour dépend du taux de participation et de la mobilisation des jeunes qui ont voté pour M. Mentzen, et le candidat de gauche radicale Adrian Zandberg », a-t-il poursuivi, ajoutant que ce dernier est crédité de « 5,2 % de voix ».