Au moins 10 400 exilés morts en 2024 : des côtes africaines à l’Espagne, les routes migratoires de plus en plus meurtrières
On décrit, depuis plusieurs années, la Méditerranée centrale comme la route migratoire la plus mortifère pour les exilés en quête d’un refuge sur les rives européennes. Un rapport accablant de l’ONG Caminando Fronteras, publié en décembre 2024, met en lumière une autre réalité, faisant de la route atlantique celle où le plus grand nombre de personnes disparaissent.
L’organisation espagnole qui travaille, depuis 2002, avec les communautés exilées et leurs familles pour défendre les droits humains sur les routes migratoires dénombre, désormais, six axes de migration à la frontière occidentale entre l’Europe et l’Afrique. Selon l’ONG, en 2024 plus de 10 400 exilés y ont perdu la vie ou ont disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne.
131 embarcations d’exilés disparues, au large de la Mauritanie, en 2024
Un chiffre en hausse de 58 % par rapport à l’année précédente, qui fait exploser les décomptes d’autres institutions. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) rapporte ainsi que, en 2024, environ 3 800 exilés sont morts ou ont disparu en mer Méditerranée. De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime à 4 200 le nombre de vies perdues en tentant de traverser la Méditerranée la même année. Mais les deux organisations onusiennes n’évoquent pas les victimes de la route atlantique.