Pour son nouveau plan de prévention des accidents du travail, le gouvernement souhaite s'inspirer de l'action menée pour les Jeux de Paris 2024

Pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, plus de 30 000 ouvriers ont travaillé sur 70 chantiers. La signature d’une charte sociale avait permis de diviser par quatre les accidents pendant la phase préparatoire et le déroulement des Jeux. Dans l'absolu, selon les statistiques globales en France, on regrette chaque jour deux décès et plus d’une centaine d’accidents graves provoquant une incapacité temporaire ou permanente liée au travail. Quelque 760 personnes ont perdu la vie à cause de leur travail en 2023.

Le ministère du Travail, a présenté, lundi 3 février 2025, à l'occasion d'une réunion du Conseil national d'orientation des conditions de travail, de nouvelles mesures visant à compléter le plan de prévention des accidents du travail graves et mortels 2022-2025. Un groupe de travail dédié fournira un accompagnement technique pour que les branches les plus sujettes aux accidents prennent des engagements en faveur de la prévention. Les branches professionnelles – les cibles étant notamment le bâtiment et les travaux publics – seront accompagnées pour faire de la formation de l’encadrement et des salariés. Ces engagements devront être matérialisés par des conventions qui seront signées par les branches volontaires. Gare à celles qui ne signeront pas.

Le volet répressif non prioritaire

L’essentiel repose sur des mesures et d’accompagnement de la prévention. Mais les services de la ministre Astrid Panossian-Bouvet promettent d’améliorer la coopération entre l’inspection du travail et le parquet. Donc, le plan ne prévoit pas de nouvelles sanctions en tant que telles mais une forte pression exercée notamment sur les entreprises qui répondent aux offres d’achat. Il s’agit de contraindre, en amont, les pratiques d’achat des donneurs d’ordre publics.

Que les entreprises se le disent : pas de sanctions supplémentaires, mais des contrôles accrus en perspective avec la création d’une brigade de "préventeurs", terme utilisé pour ce métier de contrôle. Du contrôle, du contrôle, du contrôle… et, à la sortie, des blâmes dont les contours restent à définir précisément.