Face à Vladimir Poutine, les grandes manœuvres de l'armée française en Norvège

Assis à son poste de combat creusé dans la neige, le soldat Sangay, 27 ans, scrute l'horizon gribouillé d'arbustes calcinés de froid qui s'étend devant lui. Chars, drones ou fantassins, il attend la menace ennemie. Depuis le début de son heure de garde, il n'a vu passer qu'un petit lapin blanc. Sangay s'en amuse, mais ses yeux songeurs racontent pourtant autre chose. Ils disent le départ précipité de son Tibet natal, avec la police à ses trousses. Ils disent sa fuite à travers l'Asie, les passeurs cupides, les petits boulots, les nuits à la rue… S'il n'avait eu l'audace de vouloir apprendre le tibétain et d'exprimer son opinion contre le gouvernement qui lui interdisait de le faire, il serait aujourd'hui guide de montagne dans l'Himalaya. Pour l'heure, le réfugié politique, devenu français, est soldat au 7e bataillon de chasseurs alpins.