EN DIRECT - Résultats Législatives : nouvelle journée de tractations pour former un gouvernement

«Qu'ils se réunissent, tous ceux de l'arc républicain, et qu'ils sortent avec une solution», plaide Éric Dupond-Moretti

«Il n'y a pas de gagnant. La seule possibilité pour obtenir une majorité c'est qu'on travaille ensemble, voilà la réalité (…) Qu'ils se réunissent, tous ceux de l'arc républicain, et qu'ils sortent avec une solution», a exhorté sur RTL le garde des Sceaux, qui s’exprime ce jeudi pour la première fois depuis le résultat des élections législatives.

Cet arc républicain comprendrait «toute la gauche classique dite de gouvernement, le bloc central que nous représentons et la droite», a ajouté le ministre de la Justice. La France insoumise, c’est non. LFI n’est pas dans les clous. LFI a démontré pendant deux ans qu’ils ne respectaient en rien le Parlement.»

«On inquiète les Français n’en étant pas capable de nommer un premier ministre», s’énerve Sandrine Rousseau

Les discussions au sein du Nouveau Front populaire traînent pour choisir un candidat au poste de premier ministre. «On met beaucoup trop de temps et on inquiète les Français n’en étant pas capable de trouver un candidat. On a notre part de responsabilité», a reconnu Sandrine Rousseau, députée EELV de Paris.

Selon l’écologiste, cette décision tarde en raison du «flou démocratique» et notamment du risque de «blocage de l’Assemblée». «Ça complique tout», a-t-elle résumé. «Là on est dans des tractations de répartitions boutiquées, qui ne sont pas à la hauteur de la situation», a regretté la députée.

Sandrine Rousseau. Sarah Meyssonnier / REUTERS

Sandrine Rousseau a par ailleurs confirmé sa candidature au poste de présidente de l’Assemblée nationale. Ce poste sera attribué le 18 juillet prochain. «On a un gros enjeu car il faut entendre la complexité des votes qui auront lieu», a-t-elle souligné.

Mais la députée a insisté sur la volonté du NFP de ne pas utiliser l’article 49.3 pour faire passer en force les textes à l’Assemblée. «On veut sortir de la violence. Si les textes ne rassemblent pas, on acceptera de perdre. C’est une autre façon de gouverner, une manière de respecter la voix des Français et Françaises», s’est-elle félicitée.

«Impôt Zucman» : cette taxe énigmatique que veut mettre en place le Nouveau Front populaire

Entre le rétablissement de l'ISF, le renforcement de l'impôt sur l'héritage, et la création de 14 tranches d'impôt pour alourdir la fiscalité des plus aisés, il est peu dire que le Nouveau Front populaire fourmille d'idées pour taxer les riches. Parmi toute cette armada de mesures figure une autre, plus énigmatique, à savoir la mise en place d'un «impôt Zucman». Si ce nom ne vous évoque rien, il fait pourtant trembler les plus fortunés. Gabriel Zucman, professeur d'économie à l'École d'économie de Paris, à l'École normale supérieure (PSL) et à l'Université de Californie à Berkeley, promeut une norme internationale minimale «pour garantir une imposition effective des particuliers très fortunés».

Dans le détail, «les personnes disposant d'une fortune supérieure à un milliard de dollars seraient tenues de payer un montant minimum d'impôt par an, égal à 2% de leur richesse en impôts individuels (sur le revenu et sur la fortune)», détaille l'économiste dans un rapport du 25 juin dernier. Cet impôt pourrait prendre plusieurs formes comme «un impôt sur le revenu présumé, un impôt sur une notion large de revenu ou encore un impôt sur la fortune». Avec un taux d'imposition de 2%, cette nouvelle taxe «permettrait de collecter entre 200 et 250 milliards de dollars par an au niveau mondial auprès d'environ 3000 contribuables»«L'extension de l'impôt aux centi-millionnaires ajouterait entre 100 et 140 milliards de dollars», estime Gabriel Zucman.

Élu à la tête du groupe LR à l'Assemblée, baptisé «La Droite Républicaine», Laurent Wauquiez refuse toute coalition

Une séance d'explication. Laurent Wauquiez avait rendez-vous mercredi matin avec les députés élus et réélus aux législatives sous les couleurs des Républicains. Seul candidat à la présidence du groupe à l'Assemblée, désormais baptisé «La Droite Républicaine», il a été élu avec au moins 34 voix sur une quarantaine d'élus présents ayant signé la feuille d'émargement (chiffres en cours de précision).

En pleine cohue politique, le parlementaire de Haute-Loire a pris soin d'appeler un certain nombre de ses troupes en amont pour leur exposer sa vision d'une droite parlementaire pour laquelle il se disait prêt à occuper le poste stratégique de chef de file. Parmi les 54 élus sortis des urnes, nombre de ses collègues attendaient ce rendez-vous avec impatience, tant les messages contradictoires circulaient en coulisses sur ses intentions.

Laurent Wauquiez. Sarah Meyssonnier / REUTERS

«S'il ferme totalement la porte à toute forme de coalition anti-NFP, ce sera sans nous. Hors de question de voir des Insoumis au pouvoir !», confiait un parlementaire quelques minutes avant la réunion, quand un autre s'inquiétait de voir émerger un groupe armé de nouveaux statuts «trop contraignants» et limitant la «liberté de vote».

Arrivée discrète d’Emmanuel Macron au sommet de l’Otan

Emmanuel Macron a fait un retour discret sur la scène internationale mercredi au sommet de l'Otan à Washington, avec en toile de fond une France en plein big bang politique.

Quinze heures de vol aller et retour, pour 36 heures à peine sur place: le chef de l'État avait réduit la durée de son séjour, crise politique oblige, mais ne pouvait faire l'impasse sur un rendez-vous majeur du monde occidental. L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui fête cette année ses 75 ans, a affiché un soutien renforcé à l'Ukraine face à l'agression de la Russie.

Arrivé un jour plus tard que ses homologues, Emmanuel Macron s'est aussitôt engouffré dans une salle de réunion pour un aparté avec le nouveau premier ministre britannique Keir Starmer, sans passer devant la presse et sans dire un mot. Avant une longue accolade et poignée de mains avec l'hôte du sommet, Joe Biden - lui aussi dans la tourmente en raison des doutes sur son aptitude à enchaîner un nouveau mandat à la Maison Blanche - et la photo de famille.

Le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le premier ministre grec Kiriakos Mitsotakis lors du sommet du 75e anniversaire de l'OTAN à Washington. Yves Herman / REUTERS

Bruno Le Maire : «Je continuerai de défendre la voie du travail, des économies et de l'investissement dans le futur»

Depuis sept ans que je suis ministre des Finances, j'ai fait du rétablissement de nos finances un enjeu décisif pour notre pays. C'est pourquoi nous sommes passés à l'action dès mon arrivée en prenant des mesures courageuses pour réduire des dépenses inefficaces pour les Français.

Bruno Le Maire. Stephanie Lecocq / REUTERS

Ces mesures ont été payantes : la France est passée sous les 3% de déficit dès la fin 2017, avant de sortir de la procédure pour déficit excessif l'année suivante. Cela nous a redonné des marges de manœuvre face à un avenir incertain. Bien nous en a pris, puisque nous avons rapidement été confrontés aux deux crises économiques les plus graves de ces dernières décennies : la crise du Covid et la crise inflationniste.

À chaque fois, nous avons massivement protégé les entreprises et les salariés, comme aucun autre pays dans le monde. Le coût a été élevé, mais il était nécessaire pour épargner aux Français des conséquences économiques et sociales bien plus graves encore sur l'emploi, l'activité, la croissance et, au bout du compte, sur les finances publiques.

Le Nouveau Front populaire décide de passer outre le «coup de force» d'Emmanuel Macron

Le « maître des horloges » prend la gauche de court. En déclarant en substance qu'il ne permettra pas à une coalition comprenant des partis jugés hors des « forces républicaines » de diriger la France, Emmanuel Macron bloque de facto toute tentative du Nouveau Front populaire, auquel appartient La France insoumise, de constituer un gouvernement.

En négociation depuis dimanche soir, les quatre principaux partis de gauche ne sont pas parvenus dans ce délai à s'entendre sur un premier ministre à proposer au président de la République, qui a seul le pouvoir constitutionnel de le nommer. Déterminé à aller vite, le NFP, qui se savait engagé dans une course contre la montre, a donc fini par se faire doubler par l'initiative de l'Élysée, jusque-là muré dans le silence.

Préférant balayer, sinon ignorer, la proposition du chef de l'État dans sa lettre aux Français, la gauche semblait donc se diriger mercredi soir vers la stratégie du passage en force. Les représentants des quatre partis devaient se retrouver mercredi en fin de journée pour poursuivre les négociations.

La lettre d'Emmanuel Macron aux Français décriée par les oppositions

Alors que le second tour des élections législatives n'a dégagé aucune majorité claire, Emmanuel Macron, fidèle à son titre de «maître des horloges», a décidé de prendre son temps pour remanier son dispositif gouvernemental. Dans une lettre aux Français publiée ce mercredi dans la presse quotidienne régionale, le président de la République a demandé aux «forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines» de «bâtir une majorité solide».

Et de trouver des «compromis» - préalable qu'il conditionne à la nomination d'un premier ministre correspondant à cet arc parlementaire. Avec l'espoir d'accélérer la «clarification» qu'il a appelé de ses vœux, en écartant le Rassemblement national (RN) et La France Insoumise (LFI).

Le chef de l'État a beau réclamer «un peu de temps» pour ce faire, les oppositions ne l'entendent pas de cette oreille.

Jean-Luc Mélenchon. Yara Nardi / REUTERS

Dans une lettre aux Français, Macron dit se laisser «un peu de temps» pour nommer un premier ministre

Emmanuel Macron est enfin sorti du silence, trois jours après les résultats des élections législatives. «Personne ne l'a emporté. Aucune force politique n'obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires.» Voici l'enseignement que tire Emmanuel Macron du scrutin, dans une lettre aux Français publiée ce mercredi après-midi par la presse quotidienne régionale.

Emmanuel Macron. Christian Hartmann / REUTERS

«Si l'extrême droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu'elle accède au gouvernement», écrit le chef de l'État. «Seules les forces républicaines représentent une majorité absolue, poursuit-il. La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige d'ailleurs à bâtir un large rassemblement.»

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct consacré aux résultats des élections législatives. Les tractations continuent ce jeudi 11 juillet pour trouver un nouveau gouvernement.

Vous pouvez retrouver notre direct d’hier en cliquant sur ce lien.

Les publications apparaîtront ici