Guerre en Ukraine : Volodymyr Zelensky signe un décret en vue d'un retrait de l'Ukraine de la convention sur l'interdiction des mines antipersonnel

Une décision lourde de conséquences. Le président Volodymyr Zelensky a signé, dimanche 29 juin, un décret en vue d'un retrait de l'Ukraine de la convention internationale interdisant les mines antipersonnel, dite "d'Ottawa", après plus de trois ans d'invasion de la Russie, qui utilise, elle, ces charges explosives. Le texte, adopté en 1997 et signé par plus de 160 pays, prohibe l'emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel conçues pour être enterrées ou dissimulées dans le sol.

Il reste toutefois plusieurs étapes avant un retrait effectif : que le Parlement ukrainien, la Rada, vote en faveur d'une telle décision, et que Kiev notifie ensuite l'ONU. Déclenchées au contact ou à proximité d'une personne, les mines antipersonnel peuvent tuer ou provoquer de graves blessures. Ces engins restent souvent actifs après un conflit, empêchant ainsi le retour des populations.

Une décision "difficile" mais "nécessaire"

L'Ukraine avait ratifié ce traité en 2005, mais pas la Russie, qui a envahi son territoire à partir de février 2022. Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a qualifié dans un communiqué la mesure de "difficile" mais "nécessaire et proportionnée" au regard de "la priorité absolue qui est de défendre notre Etat contre l'agression brutale de la Russie".

En mars dernier, les trois pays baltes (Lituanie, Lettonie, Estonie) ainsi que la Pologne, tous alliés proches de l'Ukraine, avaient annoncé leur décision de quitter la Convention d'Ottawa, des décisions alors déplorées par des ONG. Le Comité international de la Croix-Rouge avait dénoncé un "dangereux recul pour la protection des civils dans les conflits armés".