La Route en bande dessinée: la fin du monde selon Manu Larcenet

Formidable et effroyable. Le génie graphique que déploie Manu Larcenet dans cet album est à la hauteur de la puissance et de la beauté du roman de Cormac McCarthy qui l’a inspiré, La Route, Prix Pulitzer 2006. Mais il est autrement terrible que son modèle. Il ne nous plonge pas seulement dans un monde ravagé par un incendie planétaire où quelques hommes tentent de survivre. En suivant les pas des personnages imaginés par McCarthy, un père et son fils qui marchent jour après jour le long d’une ancienne autoroute, Larcenet met en scène sa version de l’Apocalypse, au sens étymologique du mot: son récit dévoile l’alpha et l’oméga de la condition humaine telle qu’il la voit. Il est loin le temps où ce grand dessinateur signait des BD d’humour comme Le Retour à la terre. C’est l’auteur du sombre Blast que l’on retrouve ici.

Dans les six premières cases, qui forment comme les six jours d’une Genèse avortée, des volutes de fumées noires convulsent et grimacent. À la septième, elles envahissent la…

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