Il faut tourner le dos à l’accumulation du capital et se doter d’une vision stratégique pour des coopérations en faveur du progrès social.
Marie-Claire Cailletaud
Syndicaliste, membre honoraire du Cese
Les discours sur la politique industrielle surgissent dans le débat public au gré des soubresauts de l’histoire, des leçons du Covid à la politique de Trump. Les groupes privés larguent les amarres, les grands patrons n’ont pas de patrie et vont humer l’air à l’ouest, dopé au gaz de schiste. Le capitalisme rentre dans une nouvelle phase. Il se heurte aux contradictions qu’il engendre en épuisant l’homme et la nature. Pour se perpétuer et continuer à accumuler des profits, le patronat a besoin de restreindre la démocratie.
Partout dans le monde, un rapprochement s’opère entre ceux qui détiennent les richesses et les mouvements d’extrême droite. La désindustrialisation de la France, qui a perdu plus de 2 millions d’emplois dans l’industrie et a laissé en friche des territoires entiers, constitue un terreau pour l’extrême droite. Notre balance commerciale est structurellement déficitaire, l’empreinte carbone augmente, le chômage devient endémique et jette dans le désarroi des familles entières.