Mobile "privé" privilégié, le suspect tué par la police... Ce que l'on sait de l'attaque à Marseille qui a fait cinq blessés

Cinq personnes ont été blessées dont une gravement en plein centre de Marseille, mardi 2 septembre, par un homme muni de deux couteaux et d'une matraque, qui venait d'être expulsé de son hôtel et a été tué par des policiers. L'homme a quant à lui été tué par la police. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait des faits.

Un homme blesse cinq personnes

Les faits se sont déroulés vers 14h45 mardi au niveau du cours Belsunce, à deux pas du Vieux-Port. Le suspect avait été expulsé d'un hôtel du quartier, car il ne payait pas son loyer, selon les premiers éléments de l'enquête. Il est revenu mardi après-midi dans l'établissement et il est monté au premier étage, dans la chambre qu'il occupait, où il a touché au flanc une première personne, qui se trouve en état d'urgence absolue. Une fois au rez-de-chaussée, il a ensuite porté "un ou plusieurs coups de couteau sur le gérant de l'hôtel" et a également touché le fils du gérant.

Le gérant de l'hôtel et son fils, "en urgence relative" selon le procureur, sont très certainement "définitivement sauvés", a assuré dans la soirée le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, venu sur place mardi soir.

L'homme se rend ensuite cours Belsunce, une artère très fréquentée et commerçante du centre-ville, "dans un snack situé à proximité où il y a le patron et un certain nombre d'employés" de l'hôtel, situé quelques rues plus loin. Dans ce restaurant, il essaie alors de blesser d'autres personnes. Chassé du snack, il va ensuite poursuivre son "périple criminel" et "il semblerait qu'à l'aveugle, gratuitement il tente de porter des coups à des personnes présentes et notamment deux personnes vont être blessées au niveau facial en recevant des coups de matraque puisqu'il était porteur de deux couteaux mais également d'une matraque", détaille Nicolas Bessone.

Le suspect a été tué par la police

Une patrouille de police circulant à Belsunce est intervenue. Les policiers "vont lui demander de jeter ses armes, il n'obtempère pas et ils vont faire usage de leurs armes, que ce soit du taser ou de leur pistolet automatique et ils vont le neutraliser", a encore détaillé le procureur.

Selon Bruno Retailleau, il s'agissait précisément d'une patrouille de la police aux frontières (Paf) qui était "là dans le cadre de patrouille pour lutter contre l'immigration irrégulière, ça fait partie des consignes que j'ai donné aux préfets (...) et sans eux je peux vous assurer qu'il y aurait eu d'autres victimes". "C'était la bonne patrouille au bon moment et au bon endroit", a salué le ministre. "Ce qu'il s’est passé est très grave mais aurait pu être encore plus grave sans l’intervention des policiers", a-t-il encore déclaré.

L'homme est mort avant 15h30 malgré les tentatives de réanimation. L'enquête est en cours et la police des polices, l'IGPN, a aussi été saisie.

Le Pnat ne se saisit pas pour le moment, le mobile "privé" privilégié

Le procureur de la République a ouvert une enquête pour tentative d'homicides volontaires et pour tentative d'homicides volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique.

"Les éléments recueillis lors des premiers éléments de l'enquête ne sont pas de nature à fonder la compétence du parquet national antiterroriste (Pnat)", a appris franceinfo de source judiciaire.

"Il a proféré des paroles", a affirmé le ministre de l'Intérieur, sans préciser davantage, mais la radicalisation islamiste "semble écartée". Le "mobile privé" est privilégié, le suspect s'en étant pris au gérant d'un hôtel qui l'avait expulsé, toujours selon Bruno Retailleau.

Un assaillant avec des antécédents judiciaires

Agé de 35 ans, né en Tunisie et en situation régulière, selon les éléments divulgués par le ministre de l'intérieur, l'assaillant était connu des autorités. Il avait été visé, fin août, par un article 40 du préfet de l'Hérault "pour signaler un certain nombre d'agissements", et notamment "des paroles antisémites [proférées] devant la mosquée de Sète", selon le ministre de l'Intérieur. Une enquête est en cours, a ajouté le ministre.