Expulsion des OQTF : 81% des Français favorables à des sanctions économiques en cas de refus de l’Algérie

Expulsion des OQTF : 81% des Français favorables à des sanctions économiques en cas de refus de l’Algérie

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81% des Français sont favorables à l’application de sanctions économiques contre l’Algérie si le pays refuse de reprendre ses ressortissants expulsés du territoire français. ALAIN JOCARD / AFP

Selon un sondage de l’institut CSA, une très large majorité de Français réclame des sanctions économiques en cas de refus de la part de l’Algérie de reprendre ses ressortissants expulsés du territoire français.

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Avec son bras de fer remporté contre la ColombieDonald Trump aurait-il séduit l’opinion française ? Le président américain a forcé Bogotá, à coups d’augmentation des droits de douane, à reprendre sur son territoire des Colombiens expulsés des États-Unis.

Selon un sondage de l’institut CSA pour CNews, Europe et le JDD, 81% des Français sont favorables à l’application de sanctions économiques («comme l’augmentation des droits de douane» comme il est indiqué dans la question des sondeurs) contre l’Algérie si le pays refuse de reprendre ses ressortissants expulsés du territoire français.

Relations diplomatiques dégradées

Les relations entre la France et l’Algérie sont toujours très dégradées. Le pays a refusé au début du mois d’accueillir un de ses ressortissants, un influenceur expulsé par la France, en raison de menaces de mort proférées en ligne. Mardi dernier, Alger a convoqué l’ambassadeur de France pour dénoncer des «traitements dégradants» auxquels auraient été soumis des passagers algériens arrivés dans des aéroports parisiens, selon un communiqué officiel.

L’opinion semble donc privilégier la méthode forte, et ce, peu importe les classes d’âges. Les sondés de 50-65 ans sont ainsi favorables à l’application de sanctions économiques à 87%, selon l’enquête CSA. Ils sont 71% chez les 35-49 ans, 79% chez les 18-24 ans et 77% chez les 25-34 ans. Le différentiel est encore plus ténu en fonction des catégories socioprofessionnelles : 82% chez les inactifs, 81% chez les CSP+ et 80% chez les CSP-.

97% chez les Républicains

L’enquête d’opinion révèle en revanche, et sans surprise, de plus fortes disparités en fonction de l’orientation politique. Ainsi, ils sont une écrasante majorité (92%) au Rassemblement national à privilégier la manière forte. Cette opinion frôle même l’unanimité (97%) chez les personnes interrogées proches des Républicains, en cohérence avec la position très franche du ministre de l’Intérieur LR Bruno Retailleau qui a répété à plusieurs reprises que la France avait été «humiliée» par l’Algérie lorsque le pays a refusé l’entrée sur son territoire d’un influenceur algérien expulsé de France.

Concernant le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie, le ministre a aussi déclaré en janvier que la France devait «choisir des moyens de répondre à l’Algérie», se déclarant «favorable à des mesures fortes car sans rapport de force, on n’y arrivera pas», sans pour autant évoquer l’arme des sanctions économiques.

Opinion mitigée à la France insoumise

Dans le camp présidentiel, 84% des sondés se disent également favorables à de telles mesures contre le régime d’Abdelmadjid Tebboune. À gauche en revanche, le score est plus faible, même si l’opinion reste majoritairement favorable à la méthode forte (69%). Dans le détail, le PS (79%) et les écologistes (70%) se rapprochent du score national.

En revanche, La France Insoumise (50%) dénote clairement. Certains élus insoumis assument complètement leur sympathie pour le régime algérien, comme l’eurodéputé Rima Hassan qui a déclaré l’été dernier que l’Algérie était «la Mecque des révolutionnaires et de la Liberté» ou qui a refusé plus récemment de voter pour une résolution au parlement européen demandant la libération de Boualem Sansal. Ce qui a fait dire à Bruno Retailleau qu’elle était «une alliée de l’Algérie».

Malgré ces prises de position très marquées à l’extrême gauche, l’enquête révèle donc, chez les personnes proches du parti de Jean-Luc Mélenchon, une opinion très mitigée quant à la manière de répondre à Alger.