La copieuse biographie d’Antonio de Oliveira Salazar écrite par Yves Léonard s’impose spontanément comme une référence: en langue française, elle est la première. Professeur d’économie à l’université de Coimbra devenu le maître du Portugal pendant quatre décennies (1928-1968), d’abord comme ministre des Finances, ensuite comme président autocrate du Conseil, Salazar est finalement peu connu. Même le visage de ce dictateur qui n’a jamais porté l’uniforme semble s’être effacé de la mémoire collective.
On ne sait rien, sur ce survivant de la catastrophe historique de la Seconde Guerre mondiale, mort dans son lit, à l’instar de son voisin Franco, après avoir supervisé la torture et le meurtre de milliers d’opposants dans son pays, principalement des communistes. Joaquim Vital, fondateur à Paris des Éditions de La Différence après avoir été jeté en prison par la police politique et chassé de son pays à l’âge de 18 ans, l’a souvent raconté. Salazar est un «cas» politique.
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Contrairement à Franco…