Un responsable du Hamas tué lors d'une frappe israélienne sur un hôpital à Gaza

Une frappe aérienne israélienne a touché dimanche 23 mars l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien, tuant un responsable du Hamas. Cette nouvelle offensive d'Israël intervient cinq jours après avoir rompu le cessez-le-feu.

Le Hamas a indiqué, dans un communiqué, que la frappe avait tué Ismaïl Barhoum, un membre de son bureau politique. Il était soigné à l'hôpital Nasser "après avoir été grièvement blessé lors d'une frappe aérienne sur son domicile à Khan Younès mardi", quand l'armée israélienne avait lancé des frappes intenses sur le territoire après deux mois de trêve, a précisé à l'AFP une source au sein du Hamas.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a confirmé dans un communiqué que la cible de la frappe était Ismaïl Barhoum.

L'armée israélienne a, pour sa part, dit avoir mené une "frappe de précision sur un terroriste clé du Hamas qui opérait au sein du complexe" hospitalier. Le mouvement islamiste palestinien "exploite les infrastructures civiles en mettant en danger la population de Gaza", a-t-elle affirmé.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, la frappe a fait deux morts, dont un jeune homme de 16 ans qui avait été opéré vendredi, et plusieurs blessés "dont du personnel médical touché à des degrés divers".

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L'armée israélienne a tué samedi un autre haut responsable du Hamas, Salah al-Bardawil, avec sa femme à Khan Younès. Depuis la reprise des opérations militaires israéliennes le 18 mars, quatre membres du bureau politique du mouvement ont été tués. Au moins 673 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Appel à évacuer à Rafah

"La souffrance doit cesser", a dit la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas dimanche soir à son arrivée en Israël, où elle va réclamer un "retour immédiat" à l'accord de cessez-le-feu pour stopper la "destruction de Gaza".

"L'offensive militaire d'Israël a causé d'effroyables pertes en vies humaines. Tant que cette guerre se poursuivra, les deux parties seront perdantes", a-t-elle souligné, avant de rencontrer successivement les dirigeants israéliens et palestiniens lundi.

Sur des affichettes larguées par drone à Rafah dans le sud de Gaza, l'armée israélienne a lancé un appel à évacuer le quartier de Tel al-Sultan, avant de l'encercler et d'y frapper selon elle "des organisations terroristes".

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Emmenant quelques affaires, des familles palestiniennes, plusieurs fois déplacées par la guerre, ont été contraintes de nouveau à fuir la ville, à pied ou à bord de charrettes tirées par des ânes.

"Ils ont tiré sur nous toute la nuit et nous ont ordonné de partir au matin. Puis ils nous ont tiré dessus dans la rue", raconte Aïda Abou Shahir, une déplacée, en fuyant Rafah. "J'ai perdu la trace de ma fille, de son mari et de leurs enfants dans la rue, et je ne sais plus où ils sont. Que Dieu ait pitié de nous."

Escalade entre Israël et le Hezbollah

Dimanche, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a "exprimé le soutien sans faille des États-Unis à Israël et sa politique", lors d'un entretien avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon le bureau de ce dernier.

Le ministère israélien de la Défense a annoncé la création d'une administration dédiée au "départ volontaire des habitants de Gaza vers un pays tiers", après des déclarations du président américain Donald Trump qui a dit souhaiter le départ volontaire des Palestiniens du territoire.

Sur le front nord, l'armée israélienne a poursuivi ses frappes dans le sud du Liban voisin, où elle a affirmé avoir tué un membre du Hezbollah libanais.

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La veille, Israël a mené des raids intenses contre des cibles du mouvement pro-iranien en riposte à l'interception de roquettes tirées depuis le Liban. Le Hezbollah a nié sa responsabilité dans ces tirs. L'Iran a condamné les frappes israéliennes.

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Cette escalade est la plus violente depuis le début, le 27 novembre du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, un allié du Hamas.

Avec AFP