Aux États-Unis, le ministère d'Elon Musk souhaite arrêter la production du penny
Le débat n'est pas nouveau, mais avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en ce début d'année 2025, les jours du penny, la pièce d'un centime aux États-Unis, semblent de nouveau comptés. C'est un tweet du DOGE, le ministère en charge de réduire les dépenses du gouvernement, dirigé par Elon Musk, qui a remis la question sur la table, avec pour argument des coûts de production trop élevés.
Le tweet rappelle que chaque penny, un cent, coûte environ trois centimes à produire, soit, pour l’année 2023, 179 millions de dollars payés pour rien par le contribuable américain. Le DOGE d'Elon Musk cherche pourtant à économiser au gouvernement 1000 milliards de dollars de dépenses. Facile donc de mettre le penny sur la liste, aux côtés de pourquoi pas la diminution drastique du nombre de fonctionnaires. Une décision d'autant plus motivée par le fait que le prix de production a encore grimpé de 20% en 2024, la faute à l’augmentation des prix du zinc et du cuivre, les deux métaux qui composent ces pièces.
Un penny devenu inutile ?
Cette réflexion n'est pas une réflexion nouvelle aux États-Unis. CNN cite un exemple remontant à plus de 20 ans. Dans la série À la Maison Blanche, l'une des plus célèbres de la télévision américaine, un personnage se plaint déjà du fait que les Américains ne se servent pas des pennies et que les pièces finissent dans des tirelires. Le syndicat des petites épiceries assure aussi à CNN que 52 millions de transactions en argent liquide ont lieu tous les jours dans ces épiceries avec énormément de temps perdu pour les caissiers et les clients à force de compter les pièces. Un temps estimé à 104 millions de secondes, soit l’équivalent de 1203 jours.
D'autres pays ont déjà sauté le pas et supprimé leurs pièces d’un centime sans que l’économie ne s’effondre, comme au Canada. Par ailleurs, certains évoquent des raisons de santé, dans la mesure où le zinc est potentiellement dangereux pour les bébés ou les animaux de compagnie. Les Américains ne paraissent pas non plus spécialement attachés à leur penny, encore moins avec la multiplication des paiements par carte ou sans contact.
Certains craignent toutefois que cette suppression entraîne une augmentation significative des prix, arrondis au montant supérieur. Une augmentation qui pénaliserait évidemment les couches les plus pauvres de la société américaine, qui recourent le plus à l'argent liquide. D'autres encore s'inquiètent de la symbolique historique. C'est sur le penny que l'on retrouve le visage d’Abraham Lincoln, l’un des présidents préférés des Américains. De son côté, Jarden Zinc Products, entreprise du Tennessee qui produit ces pennies avant qu’ils soient marqués par le gouvernement, s'inquiète de perdre un gros marché. Ironiquement, la pièce de cinq centimes deviendrait la plus petite pièce en valeur, elle qui coûte pourtant encore plus cher à produire : 11 centimes par pièce de cinq centimes.