Proposition de loi agricole : "C'est prendre en otage les députés", dénonce Agnès Pannier-Runacher
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, était l'invitée du "8h30 franceinfo", dimanche 25 mai 2025. Elle répondait aux questions d'Hadrien Bect et de Bérengère Bonte.
Proposition de loi agricole : "Ce ne sont pas des amendements pour améliorer le texte"
Alors que l'examen de la proposition de la loi agricole dite 'Duplomb', visant à "lever les contraintes" de la profession, débute ce lundi à l'Assemblée nationale, Agnès Pannier-Runacher a dénoncé le dépôt de milliers d'amendements par les Écologistes et les Insoumis. "C'est prendre en otage les députés, pour empêcher que le débat démocratique ne se fasse". Pour la ministre, cela ne fait pas trop de doutes que les amendements déposés par les Insoumis et les Écologistes visent à freiner le travail parlementaire, "3 000 amendements pour vous donner une idée, lorsqu'on va à un bon rythme, on fait du 30 amendements à l'heure, c'est plus de 100 heures de débat" qu'il va falloir mener.
Et ces amendements sont d'autant plus "inacceptables", d'après Agnès Pannier-Runacher, qu'ils ne questionnent pas le "fonds". "C'est remplacer la rédaction 'un mois' par 'trente jours', ce ne sont pas des amendements pour améliorer le texte, selon moi.", cite-t-elle en exemple. Elle conclut que ce type de stratégies "affaiblit" l'Assemblée nationale car "les députés, au fond, ne pourront pas peser sur le texte, si le débat ne se fait pas."
"Beaucoup de pays" vont étendre leurs aires marines protégées
Avec la troisième conférence des Nations unies sur l'océan (Unoc 3), qui se tiendra à Nice à partir du 9 juin prochain, la ministre de la Transition écologique, de la Mer et de la Pêche espère que la France va "obtenir de beaucoup de pays d'aller plus loin sur les aires marines protégées et de les étendre." La ministre n'a pas détaillé en revanche les pays qui pourraient s'engager dans cette direction. Elle a, par ailleurs, déclaré que la France allait elle aussi faire des annonces à l'occasion de ce sommet, notamment sur le renforcement du "niveau de protection". Puis elle détaille que "nous allons définir des zones au sein de nos aires marines protégées où on restreint et on interdit de nouvelles activités. Les zones de forte protection sont estimées à 1% aujourd'hui et notre objectif c'est d'être à 5% dans les eaux hexagonales et 10% dans l'ensemble de nos eaux marines."
Des sujets qui seront abordés très certainement dès ce lundi à Saint-Nazaire, où François Bayrou doit présider un comité interministériel de la mer (CIMer). Des mesures devront être annoncées, comme la mise en place d'une mesure qui permettrait d'utiliser "les taxes du transport maritimes pour financer des motorisations ou des carburants décarbonés."
La ministre a également tenu à s'exprimer sur l'action de Greenpeace, qui a déposé des rochers au fond de la mer, au large du Barcarès, pour dénoncer le chalutage de fond. Une action qu'elle juge "inadmissible", car "un bateau qui vient déverser plus de dix tonnes de gravats dans une aire marine protégée, sous prétexte de faire une campagne contre le chalutage de fond, à un endroit où les chaluts ne pénètrent pas, c'est profondément choquant." Elle conclut en soulignant que "c'est illégal ce qu'ils ont fait et le procureur est saisi."