«Je n’étais qu’une poupée gonflable vivante» : la «torture» des tournages pornographiques d’un producteur sans limites

  • Au fil de trois années d'enquête tentaculaire, la section de recherche de la gendarmerie de Paris a mis au jour un réseau de traite des femmes dans le milieu de la pornographie amateur. Au travers des interrogatoires des 17 accusés, et des auditions d'une cinquantaine de femmes, Le Figaro dévoile en quatre épisodes les arcanes de cette affaire qui a jeté une lumière crue sur une industrie viciée.

L'œil avide de la caméra est rivé sur Christelle*. À l’intérieur du camping-car miteux installé à l’entrée du pavillon décrépit de Pascal O., le patron du site pornographique «French Bukkake» s'avance vers la Nantaise. Affublé d'une perruque, il s'empare du corps de la jeune femme alors que deux autres hommes entrent en scène. «Je découvrais les actes sexuels au fur et à mesure. J'ai dit que j'avais mal sauf qu'on me tenait, je n'avais aucun moyen de partir», se remémore dans le bureau des juges d'instruction celle qui avait à peine 20 ans au moment des faits.

Ses problèmes d'argent l'ont poussée à accepter ce tournage aux Andelys, dans l’Eure, sur les conseils d'une prétendue «escort girl de luxe», Axelle Vercoutre. Derrière ce faux profil se cache en réalité Julien D., un rabatteur qui projette des jeunes femmes désargentées dans l'univers brutal de «French Bukkake».

Sur son site lancé au début des années 2000, Pascal OP - comme on le surnomme dans la profession - veut du «trash», des «personnages outrageants pour faire du buzz». Grâce à la sordide machination élaborée avec son recruteur, Julien D., le sexagénaire qui baigne dans le porno amateur depuis plus de vingt ans s’assure un vivier constant de nouvelles actrices, inconnues du milieu, pour attiser la curiosité de ses clients et satisfaire leurs fantasmes de toute-puissance, mêlant violences et humiliations. Mais Pascal OP n’est pas uniquement producteur. Depuis de nombreuses années, il passe régulièrement devant la caméra et assouvit ses pulsions sur des femmes déshumanisées qui n’ont jamais leur mot à dire.

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 80% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous