La Mél, qui promeut entre autres la lecture auprès des collégiens et des lycéens, est l’une des plus importantes associations de soutien des auteurs. Elle est sous la menace d’une fermeture brutale.
Passer la publicitéDans le milieu littéraire, on l’appelle la « Mél », pour La Maison des écrivains et de la littérature. Cette association, installée à Paris depuis près de vingt ans, a pour vocation de fédérer les écrivains et de les représenter, de les défendre et, à travers eux, de promouvoir la littérature et la lecture. Elle a mis en place nombre d’actions auprès des collèges et des lycées.
Avec d’autres associations, elle est l’un des plus forts étendards de lutte pour le livre, à l’heure où pèsent des menaces sur la transmission littéraire en milieu scolaire, où un peu partout la littérature perd du terrain. La Mél a toujours manifesté auprès des écrivains sa volonté d’action et de réflexion. Elle est d’ailleurs le premier employeur d’auteurs en France en matière d’éducation artistique et culturelle. Ça n’est pas rien.
Par ailleurs, la Mél est un lieu d’accueil et de ressources : information, documentation, service. Parmi ses missions, elle veille aux conditions de travail des écrivains et de la diffusion des œuvres.
Pour œuvrer efficacement, l’association a eu besoin et a besoin du soutien du ministère de la Culture et de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles). Mais cette année, elle n’a eu aucune nouvelle quant aux subventions nécessaires à son fonctionnement. Si elle n’a pas de nouvelle, demain, le samedi 15 février, elle risque de mettre la clé sous la porte. Aujourd’hui, elle appelle à la mobilisation. Sylvie Gouttebaron, la directrice de la Mél, ne cache pas son amertume : « Face à l’absence de réponse concernant sa subvention pour l’année 2025 et aux nombreuses demandes de rendez-vous restées sans réponse, une délégation de la Maison des Écrivains et de la Littérature (salariés et administrateurs) s’est rendue au ministère de la Culture. Une promesse de rendez-vous a été faite, sans qu’aucune date n’ait été fixée. Pourtant l’urgence est telle que la cessation est imminente (au 15/02/2025). Le combat que mène aujourd’hui la Mél va bien au-delà de ses propres intérêts. Il concerne les auteurs, tous les acteurs du livre, de la lecture et de l’Éducation nationale. »
La Mél a adressé une nouvelle alerte auprès de Rachida Dati et de la DRAC pour obtenir des réponses claires : quel sera le montant de la subvention de la Mél en 2025 ? Aura-t-elle la garantie nécessaire pour éviter un arrêt brutal de nos activités ? Des questions simples et urgentes restées sans réponses. Sylvie Gouttebaron s’interroge alors : « Sommes-nous vraiment prêts à voir disparaître un acteur pionnier et essentiel du lien entre auteurs, enseignants et citoyens ? Nous refusons cette issue. » Sa disparition serait en effet un coup dur porté à la littérature et aux écrivains. Et à tous ceux qui œuvrent pour la lecture.