Bordeaux : une nuit gratuite et insolite dans un refuge périurbain

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

C'est un moulin bâti en 1763, à quelques kilomètres de Bordeaux (Gironde), rénové et transformé en hébergement insolite. Nadine Dupeyron et Éric Bultis, qui habitent la région, n'ont pas eu à débourser un centime pour y passer la nuit. "C'est magnifique et époustouflant. On voit tout", s'émerveillent-ils. Toutefois, il n'y a ni eau ni d'électricité : le confort est sommaire. Le couple guettait l'ouverture des réservations sur le site depuis des mois. "On a suivi toute la restauration, l'évolution, et il nous tardait vraiment de venir visiter le moulin, et d'y dormir encore mieux", confie Nadine Dupeyron.

La mairie de Saint-André-de-Cubzac (Gironde) a bénéficié de fonds européens et du département. Elle offre une nuit par an aux habitants et aux touristes. "Notre objectif, c'était que tout le monde y fasse attention. Tous ceux qui viennent là en prennent soin comme si c'était chez eux. Et chez soi, on ne paye pas", affirme Hélène Richet, adjointe au maire de Bassens, déléguée à la transition écologique, aux transports et au cadre de vie. 

Le moulin affiche complet pour l'été. Nadine et Éric savourent leur chance de profiter d'une nuit offerte. "Pendant un instant, pendant 24 heures, c'est à nous", se réjouit Éric.

11 lieux atypiques au total

Le moulin de Saint-André-de-Cubzac n'est pas le seul en Gironde où l'on peut dormir gratuitement. À Bassens, un cube atypique accueille un groupe d'amis pour une nuit. "C'est plutôt tranquille, avec un petit peu de bruit, un peu de réveil avec la lumière", commente Jonathan Guibault. "On voit le pont d'Aquitaine, on a l'impression d'être loin de tout", décrit Anaïs You. Avec sa large baie vitrée, il offre un panorama sur la Garonne. Ici aussi, le confort est rustique : pas de quoi se préparer un café chaud pour le petit déjeuner. Mais quand on ne paie pas, on s'en accommode plus facilement. "Ça ne m'a pas dérangé. Le manque d'eau, on l'a apporté. L'électricité, on avait nos petites lampes. Et sinon, ça allait", réagit Estelle Mazet.

Une pyramide au bord d'un étang, une cabane en forme de tronc... Il existe 11 hébergements gratuits comme celui-ci dans la métropole bordelaise. Et leur succès ne se dément pas. "Dès qu'on ouvre les réservations, surtout en été, de juin à août, ces dernières partent d'assaut en quelques secondes, on a toutes les nuits qui sont réservées", explique Nicolas Prepoint, chargé des refuges périurbains de Bordeaux Métropole. Près de 10 000 personnes en bénéficient chaque année. Les refuges périurbains ont permis aux touristes de proximité de se développer autour de Bordeaux.