Santé mentale et bien-être au travail : comment se situent les Français comparés à d’autres pays ?
Alors que la santé mentale a été décrétée grande cause nationale cette année en France, l’enquête menée par Axa et l’institut Ipsos permet de prendre de la hauteur. Menée auprès de travailleurs de 9 pays européens, 5 pays asiatiques, et 2 pays américains, elle montre que la dégradation de la santé mentale en lien avec le travail n’est pas une spécificité française. 4 actifs sur 10, en moyenne, déclarent des troubles dans l’ensemble de ces pays. L’étude révèle par ailleurs que cet état des lieux tend à se détériorer légèrement depuis 2 ans, autrement dit selon Ipsos, il devient chronique.
Sujet tabou dans le monde professionnel
Dans le top 5 au niveau mondial, les facteurs qui dégradent le plus la santé mentale sont d’abord le niveau de salaire, puis la charge de travail, l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, la peur de perdre de son emploi et les pratiques managériales. Le manque d’opportunité pour évoluer, la compétition au travail ou les relations avec les collègues sont également cités parmi les facteurs qui dégradent fortement le bien-être.
Avec des différences selon les pays. La santé mentale des travailleurs français, par exemple, est plus affectée par les relations avec leur cadre que par la peur de perdre son emploi, ce qui est moins le cas dans d’autres pays. Fait marquant, les salariés français sont les plus nombreux (72%) à déclarer que leur entreprise n’a pas de politique pour soutenir la santé mentale. Mais ils font partie des plus nombreux (62%) à n’avoir aucune attente en la matière, "probablement parce que le sujet reste extrêmement tabou dans le domaine professionnel", estime Etienne Mercier, directeur du pôle Opinion et santé chez Ipsos. "Les entreprises, dit-il, doivent s’emparer du sujet."
Les jeunes actifs davantage concernés par les arrêts de travail
Dans l’enquête, 21% des travailleurs français déclarent avoir été en arrêt de maladie l’an dernier, du fait de leur santé mentale. C’est beaucoup. Mais c’est bien moins qu’en Grande-Bretagne et aux États-Unis (29%), en Belgique (30%), en Irlande (31%), en Chine (31%) ou aux Philippines (39%). Parmi les points d’inquiétudes, les jeunes actifs restent les plus concernés par les arrêts maladies en lien avec la santé mentale, partout dans le monde. Chez les 18-24 ans, les taux sont toujours très élevés (42%), mais ils ne progressent plus. En revanche, la situation se dégrade fortement chez les 25-34 ans, qui d’après l’enquête, n’allaient pas très bien non plus ces dernières années.