Opéra de Paris : la première du ballet «Paquita» annulé en dernière minute «en raison d’un arrêt de travail» des danseurs

Opéra de Paris : la première du ballet «Paquita» annulé en dernière minute «en raison d’un arrêt de travail» des danseurs

L’Opéra de Paris, à Bastille, a connu des désagréments ce jeudi 5 décembre. SEBASTIEN SORIANO / Le Figaro

Le ballet devait se lancer ce jeudi soir, mais la première a été annulée au tout dernier moment, alors que les spectateurs étaient déjà présents dans l’enceinte parisienne.

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C’est une première qui tombe à l’eau. Les étoiles de l’Opéra de Paris Guillaume Diop et Valentine Colasante devaient danser ce jeudi, en tant que solistes, le ballet «Paquita» à l’Opéra Bastille, un «challenge technique» qui est l’occasion d’un hommage à son dernier chorégraphe, Pierre Lacotte, disparu en 2023. La première a été annulée en dernière minute «en raison d’un arrêt de travail de danseurs du ballet», a annoncé l’Opéra national de Paris dans la soirée.

«Malgré les efforts déployés pour maintenir cette représentation, les propositions présentées par la direction n’ont pas été acceptées, peut-on lire dans le court communiqué. Cette dernière souligne qu’il ne lui était pas possible de répondre à l’ensemble des revendications exprimées, dans le cadre de ses contraintes économiques, pour des raisons d’équité avec l’ensemble des salariés de l’établissement.»

Sur une vidéo publiée par un internaute sur X, le mécontentement du public est largement visible au moment de l’annonce de l’annulation du spectacle par un homme présent sur scène, entre sifflets, cris et timides applaudissements. «La direction présente ses excuses au public pour le désagrément occasionné», écrit également l’Opéra de Paris sur X.

«Hommage au style français»

Les spectateurs ont donc manqué le ballet «Paquita», qui se passe en Aragon pendant l’occupation napoléonienne: l’héroïne, recueillie par des gitans, se révèle être, après maintes péripéties, une jeune fille de noble famille, ce qui lui permettra d’épouser un officier aristocrate français, Lucien d’Hervilly.

«C’est un ballet qui a un véritable challenge technique, demande beaucoup de rigueur, de virtuosité, de travail», explique Guillaume Diop, le premier danseur étoile noir de la compagnie, 24 ans, que le grand public a pu reconnaître sur un toit de Paris lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet.

«C’est un hommage au style français avec tout ce qu’il y a de plus rigoureux dans la technique demandée», juge pour sa part Valentine Colasante, 35 ans, nommée étoile en 2018. Elle dit s’identifier «facilement» au personnage de Paquita, «une héroïne certes romantique» mais aussi «très déterminée», qui «peut tout à fait parler à notre époque.»

La version présentée a été adaptée et chorégraphiée en 2001 pour l’Opéra de Paris par le Français Pierre Lacotte (1932-2023), d’après les versions de Mazilier (1846) et Petipa (1881). Grand amoureux de la période romantique, Lacotte a consacré son existence à reconstruire des ballets du 19e siècle sur les plus grandes scènes du monde. Une des particularités de ce ballet: il fait une part grande à la pantomime, genre qui réclame des interprètes un grand sens théâtral. 

L’Opéra de Paris ne précise pas dans son communiqué la date du début des représentations , après ce raté inaugural.