«Il est comme le serpent qui vous charme pour mieux vous étrangler» : Éric Coquerel, un trotskiste à la manœuvre pour «gauchiser» le budget

Derrière son bureau style empire, Éric Coquerel interroge du regard les deux administrateurs de l’Assemblée qui lui font face. Les traits tirés et les cheveux en bataille, l’Insoumis, qui occupe le poste de président de la commission des finances depuis juin 2022, a le regard d’un homme qui sait exactement où il veut aller. «Combien reste-t-il d’amendements ?», questionne-t-il tout en feuilletant les journaux - Les Echos, Le Parisien et Le Figaro - posés devant lui. «600, il va falloir tenir un gros rythme cet après-midi et ce soir si vous voulez finir à temps», lui répond le fonctionnaire du Palais Bourbon. «On va y arriver. Il faut que j’arrive à faire accélérer le rapporteur général (Charles de Courson, NDLR) et que je fasse un pour un contre», tranche Coquerel. En ce vendredi 18 octobre, l’enjeu est de taille pour celui qui est l’un des plus anciens compagnons de route de Jean-Luc Mélenchon : engranger un premier succès en faisant adopter, dans sa commission, un budget «NFP-compatible» contre l’avis du gouvernement.

Depuis quelques jours, la gauche enchaîne les coups sur la partie «recettes» du projet de loi de finances pour 2025. Taxation des «superprofits» et des «superdividendes» dans les grandes entreprises, pérennisation de la contribution sur les hauts revenus, instauration d’une taxe sur le rachat d’actions et renforcement de celle sur les transactions financières, doublement de la contribution exceptionnelle des grandes entreprises... Et suppression de nombreuses mesures portées par le gouvernement dans le projet de loi initial, comme la hausse du coût de l’électricité ou les coupes budgétaires touchant les collectivités territoriales. Sur les réseaux sociaux, Éric Coquerel est le premier à s’en réjouir. Et à le faire savoir en publiant plusieurs vidéos didactiques pour décrypter les «victoires» obtenues par le Nouveau Front populaire depuis le début de la semaine.

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 78% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement. Sans engagement.

Déjà abonné ? Connectez-vous