#MeToo : pourquoi Harvey Weinstein est de nouveau jugé après l’annulation de sa première condamnation
Des accusations de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles sur des actrices, d’anciennes employées, des célébrités de la part du producteur Harvey Weinstein sont révélées en 2017 par une enquête étayée du New York Times. Une dizaine de jours plus tard, l’actrice Alyssa Milano reprend le mot-clé « MeToo » sur le réseau social Twitter (désormais X).
L’expression avait été créée en 2006 par l’afro-américaine Tarana Burke pour lutter contre les violences sexuelles infligées aux petites filles noires issues de quartiers populaires. Resté discret jusque-là, le mot-clé déclenche alors, en 2017, une vague mondiale de libération de l’écoute et de la parole des femmes victimes de violences sexistes et sexuelles.
Plus de sept ans après, l’ex-producteur Harvey Weinstein est de nouveau sur le banc des accusés, ce mardi 15 avril, à New York, lors d’un nouveau procès pour agression sexuelle et viol. Après la sélection du jury, qui pourrait durer plusieurs jours, il sera jugé une nouvelle fois. Depuis les premières révélations, Harvey Weinstein a été accusé par plus de 80 femmes de harcèlement, agression sexuelle ou viol, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow ou Ashley Judd.
La cour d’appel de New York avait acté l’annulation de sa condamnation
En 2020, l’ancien patron des studios de cinéma Miramax a été condamné par un tribunal de New York, à 23 ans de prison. La Cour avait alors reconnu deux chefs d’accusation sur cinq, l’agression sexuelle de l’ancienne assistante de production Mimi Haleyi en 2006 et le viol de l’actrice Jessica Mann en 2013. Mais fin avril 2024, la cour d’appel de New York avait acté l’annulation de la condamnation pour viol et agression sexuelle qui avait été prononcée à son encontre.
La cour avait alors ordonné un nouveau procès. Une décision qui avait suscité l’indignation au sein du mouvement #MeToo. « Le système judiciaire n’a jamais bénéficié aux survivantes dans ce pays », avait par exemple fustigé Tarana Burke. « C’est vraiment une illustration des défis que les victimes doivent affronter dans leur quête de justice », a souligné de son côté Laura Palumbo, du Centre national de ressources sur les violences sexuelles aux États-Unis.
Ce procès portera aussi sur une nouvelle inculpation pour agression sexuelle présumée en 2006 dans un hôtel de Manhattan. Les trois victimes présumées devraient témoigner à nouveau au tribunal, lors d’un procès prévu pour durer jusqu’à six semaines. Toujours détenu à la prison de Rikers Island, Harvey Weinstein a également été condamné en Californie à seize ans de prison en 2023 dans un dossier distinct de viol et agressions sexuelles.
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