Crise chez Volkswagen : les représentants du personnel menacent d’un conflit social historique

Crise chez Volkswagen : les représentants du personnel menacent d’un conflit social historique

La situation s’enlise chez Volkswagen, alors que le constructeur est fragilisé par une baisse des ventes. (Photo d’illustration) Teresa. Kroeger / REUTERS

Le syndicat IG Metall hausse le ton et demande à la direction du constructeur automobile de renoncer à ses projets de fermeture d’usines et de licenciements.

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Sans renoncement à ses «positions maximales», Volkswagen prendrait «la responsabilité de nous entraîner dans un conflit social comme cette république n’en a pas connu depuis des décennies». Les représentants du personnel du groupe automobile durcissent le ton ce mercredi 20 novembre face à la direction qui prévoit de fermer plusieurs usines. C’est Thorsten Gröger, négociateur du syndicat IG Metall, qui a notamment avancé cette menace d’un conflit social d’une ampleur inédite à la veille d'une nouvelle séance de négociations avec la direction.

Représentants du personnel et du premier constructeur européen négocient depuis plusieurs semaines un plan d'économies drastiques pour réduire les coûts de production du groupe en Allemagne et redresser sa compétitivité en berne. Des grèves sont possibles chez le premier employeur industriel d'Allemagne après une période de dialogue social obligatoire, soit à partir de décembre. Un conflit social tomberait au pire moment, «dans une situation de crise géopolitique, de faiblesse économique, d'un gouvernement sans majorité et d'une industrie dans une mutation comme nous n'en n'avons guère connue», a ajouté le syndicaliste.

Difficultés de l’industrie allemande

La crise chez Volkswagen est emblématique des difficultés de l'industrie allemande dont la faiblesse ébranle toute l'économie du pays, s'ajoutant une situation politique incertaine depuis la rupture de la coalition d'Olaf Scholz début novembre. Comme ses concurrents européens, Volswagen subit la baisse de la demande mondiale, surtout pour les véhicules électriques, et la plupart des ses usines ont réduit leur régime de production. Fin octobre, la direction du groupe a dévoilé un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système des primes, qui lui permettraient de réaliser une partie des milliards d'économies visées pour redresser sa compétitivité.

IG Metall se dit prêt à négocier si Volkswagen renonce à des licenciements secs et des fermetures d'usines, qui seraient une première dans l'histoire du groupe. Lors d’une conférence de presse ce mercredi, le syndicat et le comité d'entreprise ont présenté un «plan d'avenir» selon lequel les salariés et les membres de la direction renonceraient temporairement à une partie de leurs bonus et aux augmentations de salaires, contre un allègement du temps de travail, pour répondre aux problèmes de la surcapacité de certaines usines. Ce programme permettrait d'économiser 1,5 milliard d'euros, ont expliqué les syndicats, une somme encore loin des milliards jugés nécessaires par la direction.