Hollywood se rebiffe face à Tilly Norwood, actrice créée par IA qui ambitionne de remplacer Scarlett Johansson et Natalie Portman

L’avatar Tilly Norwood a fait sa première apparition dans un court métrage comique intitulé AI Commissioner. Capture Particle6 TV

Présentée samedi, cette « actrice » créée par l’intelligence artificielle est à la recherche d’un agent artistique. Des acteurs en chair et en os appellent au boycott.

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Elle n’existe pas, mais attire déjà les convoitises et suscite de nombreuses critiques. Présentée samedi au Zurich Film Festival en Suisse, Tilly Norwood, une « actrice » conçue par l’intelligence artificielle, a été dévoilée par la productrice néerlandaise Eline Van der Velden et son studio Xicoia. À les en croire, l’avatar virtuel aurait déjà suscité l’intérêt d’agents artistiques internationaux, qui envisagent de la représenter comme une véritable comédienne.

Jeune brune au teint lisse et impeccable, le sourire éclatant, l’actrice virtuelle dispose d’une apparente perfection qui sonne un peu creux. La productrice néerlandaise a pourtant annoncé au magazine Deadline  que le studio Xicoia était en pourparlers avec un certain nombre d’agents artistiques intéressés par la signature de sa première création. « On va annoncer quelle agence la représentera dans les prochains mois », a-t-elle affirmé.

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Si la signature avec une agence artistique se concrétise, Tilly Norwood pourrait devenir l’une des premières actrices générées par l’IA à être représentée par une agence artistique. L’objectif est bien de confondre le réel et le virtuel, « nous voulons que Tilly soit la prochaine Scarlett Johansson ou Natalie Portman, c’est le but de ce que nous faisons », a déclaré Van der Velden à Broadcast International.

« Les gens se rendent compte que leur créativité n’a pas besoin d’être limitée par un budget. »

La production Eline Van der Velden, dans une interview à Broadcast International.

Le personnage virtuel a déjà acquis les codes du cinéma moderne. Un compte Facebook lui a été ouvert, où l’avatar fait la promotion de son « tout premier rôle » dans un court métrage comique. Intitulé AI Commissioner, et produit par Particle6, l’essai a pour pitch : « je suis peut-être générée par IA, mais je ressens de vraies émotions ». Selon la productrice néerlandaise, Tilly Norwood incarne la solution aux contraintes économiques et artistiques des studios. « Les gens se rendent compte que leur créativité n’a pas besoin d’être limitée par un budget ; il n’y a aucune contrainte créative, et c’est pourquoi l’IA peut être un atout majeur », soutient Eline Van der Velden.

L’annonce de l’arrivée d’une « actrice » générée par l’IA sur le marché du cinéma a rapidement suscité des critiques. Sur ses réseaux, l’actrice Melissa Barrera a appelé au boycott des agences désireuses de représenter un « acteur IA ». « Ce n’est pas une actrice. Mais bien essayé », ironise l’acteur Nicholas Chavez. « Va te faire foutre », commente pour sa part Ralph Ineson, interprète de Galactus dans les 4 Fantastiques  (2025).

Devant cette levée de boucliers, la productrice Eline Van der Velden a publié, lundi 29 septembre, un communiqué sur le compte Instagram de son personnage virtuel : « À ceux qui ont exprimé leur colère face à la création de mon personnage d’IA, Tilly Norwood, elle ne remplace pas un être humain, c’est une œuvre d’art. Comme de nombreuses formes d’art avant elle, elle suscite le débat, ce qui témoigne du pouvoir de la créativité. » Reste à savoir si ce message n’a pas été rédigé par une intelligence artificielle.