Face à Dortmund, Lille au pied d'une montagne en Ligue des Champions

Après la claque reçue à Paris (4-1) en championnat, les Lillois reprennent, mardi 4 mars, leur campagne européenne en affrontant Dortmund en huitièmes de finale de la Ligue des champions.

Depuis le début de la saison, les Dogues ont montré un visage conquérant en C1, avec plusieurs victoires inespérées contre les deux géants de Madrid, le Real (1-0) puis l'Atlético (3-1), confirmées contre des formations plus modestes comme Bologne (2-1) et Sturm Graz (3-2), avant un festival face à Feyenoord (6-1) pour une qualification directe.

Les voilà maintenant face à un autre défi majeur : le bouillant Westfalenstadion, ses 80 000 spectateurs et son "mur jaune", tribune debout des ultras du BVB aussi grande (environ 25 000 places) qu'impressionnante.

"C'est comme une forteresse, c'est très dur de gagner ici, confirme l'entraîneur du club allemand Niko Kovac. En tant que joueur et entraîneur adverse, je n'ai jamais gagné ici. J'espère que cette atmosphère impressionnera les Lillois. Mais bon ils ont aussi gagné dans de très grands stades cette saison."

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"Jouer un peu plus libéré"

Avant cette affiche face à l'un des clubs les plus réputés d'Europe, les Nordistes ont bien mal préparé leur huitième de finale avec un non-match à Paris samedi, peut-être déjà tournés vers leur rendez-vous continental, mais ils ont "essayé de digérer du mieux possible, car de toute façon, ce qui est fait est fait", a souligné le défenseur Bafodé Diakité.

Ce dernier estime qu'il faudra "jouer un peu plus libéré". "Si je me base sur la première période qu'on a jouée à Paris, on n'a pas été comme d'habitude, on a senti une pression quand on avait le ballon", a-t-il rapporté en conférence de presse. "Il faut éviter de faire ça malgré un stade qui sera plein, et jouer notre football, c'est ce qui a fait notre force jusqu'à présent."

Le gardien international Lucas Chevalier affiche pour sa part son optimisme . "Je suis persuadé qu'à Dortmund, ce sera un match complètement différent, a-t-il prédit au sortir de la gifle infligée par le PSG. Dortmund est une grande équipe mais elle n'a pas le niveau de Paris, chaque match ne se ressemble pas. Je ne nous sens pas affaibli."

Le Losc peut s'appuyer sur un parcours excellent en Ligue des champions jusqu'à présent, ponctués de succès retentissants contre le Real Madrid et l'Atlético. En phase de ligue, qu'ils ont finie à la septième place, s'épargnant l'épreuve des barrages à l'inverse de Dortmund, les Nordistes ont fait preuve d'un esprit de groupe à toute épreuve face à l'adversité.

"C'est vrai que sur les douze matches qu'on a disputés (les quatre des tours préliminaires puis les huit de la phase de ligue, NDLR), on ressent cette volonté de refuser la défaite, et je pense que c'est ce qui a fait notre force depuis le début de cette compétition", a confirmé l'entraîneur, Bruno Genesio. "Il faut aussi d'autres qualités : techniques, tactiques, et athlétiques."

Mais se reposer uniquement sur cette première partie de compétition serait un piège, selon le Lyonnais de 58 ans, pour qui la phase à élimination directe, avec ses doubles confrontations, est d'un tout autre tonneau.  "Maintenant, il faut aussi un petit peu oublier ce qu'on a fait parce que ce qui est important, dans le foot, c'est ce qui arrive, a-t-il souligné. À nous d'être prêt, de jouer à fond, et de ne surtout pas faire ce qu'on a fait à Paris, c'est-à-dire ne pas jouer finalement."

Se méfier de Serhou Guirassy 

Pour faire vaciller Dortmund, il leur faudra en premier lieu surveiller l'international guinéen Serhou Guirassy, meilleur buteur de cette campagne de Ligue des champions avec dix buts inscrits, auxquels il faut en ajouter quatorze en championnat d'Allemagne. Le natif d'Arles voudra sans doute briller contre son ancien club (2015-2016), où il ne s'est pas imposé, avant de briller.

Collectivement, les joueurs de la Ruhr ont aussi une motivation supplémentaire: ils n'ont plus que la scène européenne pour briller. Largués en championnat à cause d'un parcours décevant, qui a coûté son poste au précédent entraîneur Nuri Sahin, ils accusent 26 points de retard sur le Bayern Munich, en tête de la Bundesliga.

Avec AFP