Le conseil d'administration des bourses scolaires Fulbright dénonce l'ingérence de Donald Trump

Le conseil d'administration des prestigieuses bourses scolaires Fulbright, qui ont bénéficié à des dizaines de milliers d'étudiants américains et étrangers, a annoncé mercredi sa démission pour protester contre ce qu'il qualifie d'ingérence de la part du gouvernement américain. Les douze membres de ce conseil, nommés par les présidents américains successifs, ont exprimé, dans un communiqué, leur inquiétude quant à «l'injection de politique et d'idéologie» dans un programme historiquement non partisan.

Ils dénoncent notamment le fait que l'administration du président Donald Trump se soit opposée à l'attribution de bourses à des personnes déjà sélectionnées pour l'année académique 2025-2026. «L'administration soumet actuellement 1200 bénéficiaires Fulbright étrangers supplémentaires à un processus de révision non autorisé», ont-ils encore souligné. «Nous pensons que ces actions sont non seulement contraires à la loi, mais aussi à la mission de Fulbright et aux valeurs, y compris la liberté d'expression et la liberté académique, que le Congrès a spécifiées dans sa loi» de 1961, selon le communiqué qui évoque le fait que «l'intégrité» des Fulbright est ainsi mise en cause.

Prestigieux programme

Le Fulbright Foreign Scholarship, du nom d'un ancien sénateur William Fulbright, est un prestigieux programme d'échanges et de bourses pour les étudiants étrangers aux États-Unis et américains à l'étranger. Ce programme, lancé en 1946 «pour promouvoir la compréhension internationale», est un élément phare du rayonnement culturel des États-Unis dans le monde. Plus de 315.000 étudiants en ont bénéficié depuis sa création dans plus d'une centaine de pays, selon des statistiques officielles.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a mis fin à l'Agence américaine pour l'aide au développement international (USAID), s'en est pris aux prestigieuses universités de Harvard et Columbia, accusées de propager des idées de gauche et l'antisémitisme, et révoqué des centaines de visas d'étudiants étrangers aux États-Unis. Il s'en est également pris au nom de la lutte contre les programmes de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) aux institutions culturelles de renom, le Kennedy Center et les musées Smithsonian à Washington.