Blocages du 10 septembre : de Rennes à Paris, le point sur les mobilisations en cours un peu partout en France

La colère sociale monte en France. La journée de mobilisation du 10 septembre a débuté tôt ce mercredi matin, avec le blocage du périphérique parisien et de quelques lycées, du marché de Rungis et de certains axes routiers en région. Le Figaro fait un point de situation sur les perturbations ce mercredi matin.

Piquets de grève sur le périphérique et lycées bloqués à Paris

À Paris et dans sa région, plusieurs manifestations étaient à noter, entre le blocage d’un dépôt de bus RATP et plusieurs piquets de grève sur le périphérique porte de la Chapelle, porte de Bagnolet et porte de Montreuil notamment, avec des feux allumés. Selon des chiffres transmis par la préfecture de police de Paris, 132 personnes ont été interpellées dans l’agglomération parisienne.

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Plusieurs lycées parisiens sont bloqués par des élèves grévistes, notamment les établissements Hélène Boucher (20e), Victor Hugo (3e), Henri IV (5e) ou encore Lamartine (9e).

Aux abords de la gare du Nord, la situation s’est légèrement tendue ce mercredi matin. Les entrées du hall 1 de la gare sont bloquées par les forces de l’ordre, empêchant plusieurs centaines de manifestants d’y pénétrer. D’importants moyens policiers ont été mobilisés sur place dès mardi soir. Dans les transports en commun parisiens, aucune perturbation majeure n’est à déplorer.

Des manifestations un peu partout en France, Rennes en première ligne

Dans le reste du pays, des blocages sont également constatés, comme à Marseille, Lyon, Bordeaux et surtout Rennes, où l’appel à la mobilisation est annoncé comme particulièrement suivi.

À Rennes, sur la rocade Sud, la situation s’est tendue après l’incendie d’un bus. Un pont a peut-être été fragilisé au moment de l’explosion de ce bus, et des pompiers ont été pris à partie, selon la police nationale. Quelques centaines de manifestants, majoritairement des étudiants, ont installé des enceintes sur la route. Des tags «Free Palestine and Congo» ont été inscrits sur le sol.

À Marseille, les manifestants se sont donné rendez-vous sur le rond-point de l’Europe, mais aussi sur les boulevards Chave et Sakakini, près de l’hôpital de la Timone, sur un axe routier très passant, dans le but de bloquer la circulation.

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À Lyon, un groupe d’une centaine de personnes s’est dirigé du quartier Perrache vers ceux de la Guillotière et Part-Dieu, où les forces de l’ordre ont fait usage de lacrymogènes. Cours Gambetta, les banques et agences d’intérim habituellement pris pour cible ont barricadé leur vitrine, comme certains commerces du centre-ville.

À Nantes, vigilance renforcée dans l’hypercentre, après des échauffourées avec des tentatives d’installation de barricades enflammées autour du château des ducs et de la rue de Strasbourg. Un agent de sécurité a été posté sur le pont d’accès au château, d’habitude libre d’accès. Des véhicules du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) sont postés aux abords. Des commerçants qui ne s’étaient pas barricadés mardi soir installent leurs dispositifs de protection.

154 actions, 4000 manifestants et 192 interpellations

Au total, 154 actions en zone «gendarmerie nationale» pour un volume de manifestants estimé à plus de 4000 personnes ont pour l’heure été dénombrées, ainsi que 18 actions de blocage d’axes et 119 rassemblements. Et les autorités ont procédé à 48 actions de déblocage. Au total, 192 personnes ont été interpellées en France.

Parmi les faits importants ce matin, deux personnes ont été interpellées lors de la vague de refoulement sur l’A10 au niveau du péage de Poitiers Sud. Une dizaine de personnes étaient aussi en train de bloquer l’A20 dans le sens sud vers nord au niveau de Saint Hilaire Bonneval (6 tracteurs et 10 VL).

Peu de perturbations dans les transports

Sur le réseau ferré national, «les niveaux de grévistes et les trafics sont globalement conformes aux prévisions», a annoncé le ministère des Transports. Des «incendies volontaires d’artères de câbles» ont été commis, à Colomiers, sur la ligne Toulouse-Auch, ou entre Marmande et Agen. De même, une grille d’accès à une gare a été cadenassée, et un arbre a été déposé «sur la voie entre Roanne à Saint-Germain-au-Mont-d’Or».

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Dans l’aérien, les accès aux aéroports de Nantes, Toulouse et La Réunion sont perturbés par des manifestations. Sur le terrain, «une montée progressive des retards est attendue au cours de la matinée», et un «fort impact» est attendu sur les vols «à destination de Nice, Marseille, Lyon et de la Corse dans la soirée».

Enfin, sur le réseau routier, des mobilisations perturbent sporadiquement des axes, autour de Poitiers, Aix-en-Provence, Toulouse, Rennes ou Nantes.