C’est l’histoire d’une femme qui ne voulait pas être seulement «femme de». En 1986, alors jeune mère de famille heureuse dans son quotidien tranquille, le destin de Maryline Bellieud-Vigouroux bascule. Ou plutôt, d’abord, celui de son mari, Robert Vigouroux, de trente ans son aîné. À la mort de Gaston Defferre, en plein mandat, ce chirurgien de profession, et adjoint de ce dernier, se retrouve subitement maire de Marseille. Et voilà sa femme propulsée, à 29 ans, au rang d’épouse du premier magistrat de la deuxième ville de France.
Maryline Bellieud-Vigouroux aurait pu s’en contenter, se complaire dans l’ombre de son conjoint. C’était méconnaître la Marseillaise au caractère bien trempé. «Je ne voulais pas être ventriloque», lance-t-elle. «Je succédais à Edmonde Charles-Roux! Académicienne, prix Goncourt, introduite dans le monde de la mode et de la politique, et j’arrive moi, à 30 ans, avec comme bagages deux enfants et un mari…» L’épouse est aussi une militante de gauche assumée, frustrée…