Une panne du contrôle aérien survenue dimanche 18 mai continue de provoquer retards et annulations de vols à l’aéroport de Paris-Orly ce lundi matin. Dans une note envoyée aux transporteurs dimanche soir, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) demandait d’annuler 15% de programme de vols lundi 19 mai, soit environ 90 vols, et prévient aussi que « des retards sont à prévoir ». Dimanche, environ 130 vols avaient déjà été annulés, provoquant files d’attente et panique parmi les voyageurs de la plateforme de l’ouest parisien.
« Ce type de panne peut provoquer un effet domino sur les jours suivants, avec des vols reprogrammés et des créneaux aériens saturés. Il est donc probable que le trafic reste perturbé au moins jusqu’à mardi, voire au-delà », estime Anton Radchenko, à la tête d’AirAdvisor, une entreprise spécialisée dans les droits et les indemnisations des passagers aériens. « Si vous devez voyager dans les prochains jours, nous conseillons de reprogrammer votre vol à une date ultérieure, lorsque la situation sera revenue à la normale, plutôt que de réserver dans l’immédiat », ajoute-t-il.
Vols moins remplis, salons professionnels...
Les compagnies aériennes sont dans ces cas-là dépendantes des « Notam » (pour Notice to Airmen), des avis envoyés par la DGAC imposant un taux minimum de vols à supprimer. Aux transporteurs ensuite de se débrouiller pour appliquer à leurs programmes de vols les réductions demandées, en suivant chacune leurs propres stratégies opérationnelles et commerciales.
De manière générale, les annulations de vols concernent en priorité les réseaux courts et moyen-courriers sur les lignes disposant des plus nombreuses fréquences. Les transporteurs aériens choisissent prioritairement d’annuler des vols vers des destinations où il y a plusieurs rotations par jour, pour pouvoir proposer au plus vite un nouveau vol à leurs passagers.
Du côté d’Air France, on explique se référer toujours à trois principes pour savoir quels vols annuler :
- Les vols les moins remplis, en observant le coefficient de remplissage à l’aller et au retour.
- Les vols vers les destinations ou il y a le plus de fréquences, pour conserver les vols sur les destinations où il y en a le moins.
- Protéger les destinations sur lesquelles il y a des salons et autres événements professionnels.
La compagnie low cost easyJet, indique prendre en compte « plusieurs facteurs : zones à risques, pourcentage d’annulations requis par la DGAC, horaires, durée du mouvement de mobilisation ». « easyJet protège les vols où les alternatives de vols sont limitées ou inexistantes. Par exemple les lignes où nous avons peu de fréquences ou sommes le seul opérateur. La compagnie est également attentive aux taux de remplissage », explique-t-on en outre du côté de la compagnie britannique.
Quels droits pour les passagers impactés ?
Si une panne technique comme celle survenue à Orly constitue une circonstance exceptionnelle, ne donnant pas le droit à une indemnisation financière, les passagers restent protégés par le règlement européen CE 261/2004. Ce dernier prévoit, en cas d’annulation, un vol de remplacement ou un remboursement intégral du billet par la compagnie aérienne. Il doit également être proposé aux passagers une prise en charge sur place à partir de deux heures d’attente : repas, rafraîchissements, voir hébergement en fonction de la situation.
« Si votre vol au départ ou à destination d’Orly est annulé, vous avez deux options : soit un vol de remplacement, soit un remboursement intégral de votre billet. Il est essentiel de contacter rapidement votre compagnie aérienne », indique Anton Radchenko chez Air Advisor.
Dans le cas de la panne d’Orly, « les passagers concernés seront directement contactés et pourront soit demander un remboursement, soit se verront proposer un nouveau vol », confirme la direction de Transavia France dans un communiqué. « Transavia précise également que des retards sont à prévoir pour les vols maintenus », y est-il ajouté.
En vidéo - Aéroport de Paris-Orly: le trafic toujours perturbé, 15% des vols supprimés ce lundi