Cartarescu, Oulitskaïa... Les pronostics pour le Nobel de littérature 2024

Qui succèdera au palmarès du Nobel de littérature au dramaturge norvégien Jon Fosse, couronné l'an dernier ? Verdict le jeudi 10 octobre. Pour l'heure, aucune rumeur n'a filtré sous les lambris de l'Académie royale de Suède. Mais voilà quelques jours que les parieurs, pronostiqueurs et autres bootleggers jouent aux devinettes en avançant quelques noms de possibles promus.

Parmi ceux qui arrivent en tête de liste, citons la Chinoise Can Xue (71 ans), l'Australien Gerald Murnane et sa compatriote Alexis Wright, tous les trois à peine traduits en français, suivis de l'Américano-antiguaise Jamaïca Kincaid, et plus sérieusement, du Roumain Mircea Cartarescu (traduit en français chez Noir sur Blanc) et de la dissidente russe Lioudmila Oulitskaïa. À noter également, parmi les outsiders, le poète coréen Ko Un (91 ans) et les éternelles candidates malheureuses, traduites dans le monde entier, telles que les Canadiennes Anne Carson et Margaret Atwood, et la prolifique Joyce Carol Oates. Certains pronostiqueurs anglo-saxons évoquent également les chances de ceux qu'ils appellent les « dark horses », tels que l'Argentin César Aira ou le Hongrois Laszlo Krasznahorkai, auteur du Tango de Satan et lauréat de l'International Booker Prize en 2015.

Quant à la présence en bas du classement, des Houellebecq, Pierre Michon, Thomas Pynchon, lequel n'a rien publié depuis 2013, et même du chanteur Paul Simon (compositeur de « The Sound of Silence »), c'est à croire qu'ils y sont non pas pour épater la galerie, mais pour y faire de la simple figuration. Mais qui sait, l'Académie suédoise nous a déjà réservé quelques étranges surprises.

Sorti d'on ne sait quel chapeau

Question : les jurés du Nobel auront-ils le cran et l'audace d'attribuer enfin leur récompense (s'élevant à 11 millions de couronnes suédoises, soit environ 923.000 euros) à Salman Rushdie, infatigable combattant de la liberté, toujours sous le coup d'une fatwa, et auteur d'une quinzaine de romans, après avoir négligé les Borges, Nabokov, Philip Roth, Ismaïl Kadaré (disparu l'été dernier), Kundera et autres Jorge Amado ou Yves Bonnefoy ?

Par ailleurs, faut-il prendre comme argent comptant ses pronostics, souvent hasardeux, comme ceux des turfistes ? Rien n'est moins sûr. Rappelons-nous qu'en 2016, personne n'avait vu venir Bob Dylan, sorti d'on ne sait quel chapeau, tout comme Patrick Modiano, qui avait décroché la timbale six ans après Le Clézio, en 2014.

Réponse le jeudi 10 octobre, à 13 heures précises, depuis Stockholm.