Ils sont partis en l’espace de quelques semaines... Des T-shirts et sweat-shirts en édition limitée à 2500 exemplaires, frappées d’une phrase célèbre en hommage à Bruce Wayne, le visage diurne de Batman : « what is your superpower ? I’m rich ! ». Mais une fois le tirage au sort effectué par un huissier, l’un des clients s’étant offert cette édition limitée à 2500 pièces a aussi une chance de gagner rien de moins qu’une Rolex GMT-Master II Bruce Wayne, surnommée ainsi par les fans de la marque à la couronne pour sa lunette noire et grise. Tel est le concept du Garde-Temps, la jeune entreprise créée par un passionné de belles montres : un vêtement en série limitée acheté, un tirage au sort, une montre de luxe à gagner.
Il faut bien le reconnaître : côté garde-robe, jusque-là, les amateurs de montres n’avaient pas grand-chose à se mettre pour rendre leur passion visible autrement qu’au poignet. Mais comment est née cette idée ? « Je suis carrossier de formation, j’adore tout ce qui est mécanique, explique Julien Peter. Et, au fond, l’horlogerie est un monde assez similaire. J’ai toujours aimé porter une montre, même quand j’étais petit. J’ai créé ma première société à 22 ans ,dans la communication d’entreprise. Il y a quelques années, ans, je cherchais à faire autre chose que du marquage publicitaire, et je voulais créer une marque de vêtements en e-commerce, autour de l’horlogerie. En 2023, j’ai lancé Le Garde-Temps. J’avais croisé dans le monde de la moto le concept de vendre des t-shirts en édition limitée en faisant gagner une moto. Et en l’achetant, je me suis dit que c’était cela qui manquait à ma marque. Si le produit est de bonne qualité, tu n’as aucun regret : tu as acheté un vêtement qui te plaît, et en plus tu as une chance de gagner une montre. »
Passer la publicitéPour autant, pas question de faire fortune vite et bien en suivant cette voie, contrairement à certains revendeurs horlogers « Pour créer cette entreprise, j’ai vendu ma voiture. J’ai mis tout mon argent dedans. Je vais bientôt pouvoir commencer à me rémunérer, et peut-être pouvoir racheter ma voiture un jour ! » Vêtements obligent, avant de vendre, il faut commencer par acheter les textiles 100% coton bio, imprimés et brodés à Strasbourg, la montre à gagner, mais aussi des publicités en ligne pour se faire connaître via les réseaux sociaux... Sans oublier le règlement à faire rédiger en amont par un excellent avocat, et l’huissier chargé du tirage au sort, bien sûr. Si sa dernière campagne en date a été entièrement vendue en quelques semaines, la première aura pris six mois. « Nous avons beaucoup de clients fidèles un bon tiers. C’est vraiment énorme. Certes, il s’agit d’une niche, mais si tu t’adresses à elle correctement et respectueusement, ça marche ! » La base : proposer des créations de qualité. « Pour moi, c’est essentiel de proposer du coton 100% bio, de la sérigraphie et de la broderie faites à Strasbourg. Et si moi, j’ai envie de le porter, les gens le seront aussi même sans avoir gagné. » Avec sa dernière opération autour de Bruce Wayne, Le Garde-Temps a visé haut. « C’est la sixième édition que nous organisons. La toute première que nous avons fait gagner était une Omega Speedmaster, associée à un T-shirt Mission to the Moon édité à 1969 exemplaires, en référence à l’année du premier alunissage. Ensuite, nous avons proposé de gagner une Tudor Pelagos, puis une Rolex Explorer, une Audemars Piguet Royal Oak Offshore et Une Rolex Datejust vintage de 1981. »
La dimension abordable, d’aucuns dirait démocratique, du concept mérite aussi d’être souligné : alors que le prix des montres de marque a littéralement explosé ces dernières années, ceux qui gagnent les modèles proposés par Le Garde-Temps n’auraient sans doute pas eu les moyens de se les offrir. « Celui qui a gagné l’Audemars Piguet Royal Oak Offshore n’en revient toujours pas », confirme celui qui vient d’emménager dans ses premiers locaux, deux ans après avoir démarré. Il faut dire qu’une ou plusieurs chances sur 2500 place l’exercice bien au-dessus du Loto en termes de pourcentages de chance de décrocher le Graal horloger. « Nous sommes déjà en train de préparer la nouvelle édition. J’aimerais créer un rendez-vous tous les deux mois, et proposer des affiches horlogères en parallèle. Nous allons aussi continuer d’être présents sur les salons horlogers, comme Timefest, à Bordeaux. Financièrement, nous n’y gagnons rien. Mais quand vous faites du commerce en ligne, que vous êtes derrière votre ordinateur, vous ne voyez personne. Là, c’est une chance unique pour se faire connaître tout en rencontrant d’autres passionnés de montres. »