Voilà près de deux ans que l’on guette à l’Assemblée nationale «l’accident» qui mettra le gouvernement dans l’embarras. Et c’est au Sénat qu’il subit un camouflet lourd en menaces politiques. Qui aurait imaginé que ce soit à partir d’une initiative du groupe communiste, très minoritaire au sein de la Haute Assemblée, que se produise cette déflagration?
Traité de libre-échange avec le Canada, le Ceta était devenu un enjeu politique plus encore qu’un enjeu commercial. Son rejet intervient au lendemain de la crise agricole où les Français, quasi unanimes, ont soutenu une profession menacée par certaines formes de concurrence internationale ; et à la veille d’élections européennes pour lesquelles une force protectionniste, le Rassemblement national, semble avoir le vent en poupe. C’est dire si ce vote tombe au plus mauvais moment pour l’exécutif.
Ce traité avec le Canada est en fait la victime expiatoire d’une crainte plus générale: celle de voir la France, son industrie autant que son agriculture…