Lors de ses vœux à Nice, Éric Ciotti attend encore pour officialiser sa candidature aux municipales

À un peu plus d’un an des élections municipales, Éric Ciotti, qui ne cesse de sous-entendre qu’il va se présenter à la mairie de Nice, n’a toujours pas officialisé sa candidature lors de ses traditionnels vœux aux Niçois, vendredi soir. Une nouvelle fois, le député de la 1re circonscription des Alpes-Maritimes a répété qu’il se préparait à affronter son frère ennemi Christian Estrosi en mars 2026, lui qui est déjà candidat pour un quatrième mandat.

«Avec vous, nous allons rebâtir le Nice de demain», a lancé Éric Ciotti après une longue première partie de discours consacrée à la situation nationale. «Je m’y prépare à chaque instant», a-t-il ensuite prévenu. «Accouche, allez...», soufflaient pourtant dans la salle certains soutiens.

Dans son entourage, on explique que «ce n’était pas le moment pour annoncer une candidature», surtout lors d’une présentation de vœux, et que c’est encore «un peu tôt». Et si certains peuvent commencer à croire, notamment dans le camp adverse, qu’il finira par renoncer comme en 2020, on assure que cette fois-ci, «il n’y a pas de doute». «Je ne vous décevrai pas», a promis Éric Ciotti à ses sympathisants dans un propos globalement plus apaisé.

«Plus de modestie, d’humilité»

Il a alors esquissé la vision qu’il veut défendre pour la ville, évoquant des grandes thématiques. «Je souhaite une nouvelle gouvernance avec plus de modestie, d’humilité, de simplicité», a-t-il indiqué, une façon aussi de critiquer Christian Estrosi. «Baisse de la pression fiscale», «crèche pour tous», «plus de proximité et de propreté», «grande politique culturelle», a listé le député du port. Sur ce dernier point, il a de nouveau fait part, comme lors des législatives, de sa volonté d’aménager la gare du Sud en grand théâtre, rappelant la démolition controversée de celui dans le centre-ville décidé par le maire. Aujourd’hui, cet espace d’envergure dans le quartier prisé de la Libération abrite une halle gourmande, qui va «de déconvenue en déconvenue», a-t-il souligné.

Près de 1000 soutiens sont venus assister à cette réunion publique au palais de la Méditerranée, mais plus tout à fait les mêmes élus. Aucun parlementaire Les Républicains, qui étaient pourtant à ces côtés sur scène il y a tout juste un an, n’était présent, contrairement cette fois à ceux du Rassemblement national. En juin, Éric Ciotti a provoqué un séisme à droite, dont l’épicentre s’est situé sur la Côte d’Azur, en nouant une alliance avec Marine Le Pen lors des législatives anticipées, avant de quitter la présidence de LR pour créer un nouveau parti, l’Union des droites pour la République (UDR)

Deux députés RN du département, Alexandra Masson et Bryan Masson, se sont ainsi affichés avec lui, tout comme les deux députés UDR qui lui sont restés fidèles, Christelle D’IntorniBernard Chaix, et l’eurodéputé Laurent Castillo. Même si Éric Ciotti siège encore dans la majorité LR au conseil départemental, le président de la collectivité et fidèle ami Charles-Ange Ginésy, a séché l’événement. Seul le maire LR de Breil-sur-Roya, Sébastien Olharan, y a assisté. À Nice, il ne fait peu de doute que le RN soutiendra la candidature d’Éric Ciotti, un appui qui pourrait lui permettre de l’emporter face à son ancien mentor devenu macroniste et désormais chez Horizons.

Vision ultralibérale

Sur le plan national, Éric Ciotti essaye d’imposer sa vision ultralibérale en s’inspirant du président argentin Javier Milei, se mettant lui aussi en scène récemment avec une tronçonneuse et voulant présenter une grande réforme de l’État pour couper dans les dépenses publiques. Il l’a abordé en longueur, à Nice, critiquant ainsi la métropole niçoise.

Autour de lui, on se persuade que les prochaines élections municipales seront beaucoup plus politiques que d’habitude puisque ce sera la première fois que les Français seront rappelés aux urnes après la dissolution ratée. À l’UDR, on ne croit donc pas le président capable de dissoudre l’Assemblée à nouveau dans un temps aussi court avant mars 2026.

«Nous avons la volonté de rassembler tous les Niçois», a poursuivi Éric Ciotti, qui a défendu de «l’écoute et du respect». «Nice a besoin de vous... et peut-être de nous», a-t-il souri.