Guerre en Ukraine : Kiev affirme que l’Iran a fourni 200 missiles balistiques à la Russie
La Russie poursuit sa campagne de frappes dans la profondeur en Ukraine. Elle cherche, comme l’an dernier, à détruire les infrastructures civiles - énergétiques, particulièrement - et militaires du pays. Ces opérations sont coûteuses en drones à longue portée - plus économiques - ou en missiles - plus destructeurs mais plus chers. Près de 14.000 drones et 10.000 missiles ont été tirés par la Russie depuis le début du conflit, révélait Oleksandr Syrsky, commandant-en-chef de l’armée ukrainienne, fin août. La moitié des aéronefs ont été interceptés, contre un quart seulement des missiles. Ces chiffres, à prendre avec précaution car impossibles à vérifier, donnent une idée de l’importante des stocks russes. Afin d’y remédier, le Kremlin s’est tourné vers ses alliés, au premier rang desquels se trouve l’Iran. 200 missiles balistiques Fath-360 lui ont ainsi été livrés mercredi, dévoile le Times , qui s’appuie sur des sources ukrainiennes. Une information qui suscite la profonde inquiétude du ministère ukrainien des Affaires étrangères.
La cargaison a été acheminée par la mer Caspienne, explique le quotidien britannique. «Ce sont des missiles tactiques d'une portée allant jusqu'à 120 km, ils seront donc principalement utilisés de manière tactique, mais les Russes peuvent toujours les utiliser pour attaquer des villes comme Kharkiv et Sumy et les zones arrières de l'armée ukrainienne dans le Donbass et le Dniepr», décrypte une source militaire citée par le média britannique. Les Fath-360 sont des missiles balistiques tactiques de courte portée. Leur trajectoire se fait essentiellement dans l’atmosphère et utilise la gravité. «Tout transfert de missiles balistiques iraniens vers la Russie représenterait une escalade dramatique du soutien de l'Iran à la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine», a déclaré vendredi Sean Savett, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Reuters, en août dernier, annonçait déjà la prochaine livraison de ces missiles par l’Iran. Des militaires russes avaient été envoyés pour s’y former. Téhéran avait déjà fourni des missiles balistiques à son allié russe. Environ 400 missiles - surtout des Zolfaghar d’une portée maximum de 700 kilomètres, précisait Reuters en février. Les restrictions imposées par le Conseil de sécurité des Nations-Unies à l’Iran pour l’exportation de certains missiles, dont les missiles balistiques ont expiré en octobre, mais les États-Unis et l’Union européenne les ont maintenues.
La Corée du Nord a également livré des missiles balistiques à son allié russe, même si tous deux le nient. Ces nouvelles livraisons de missiles balistiques interviennent alors que l’Ukraine requiert l’autorisation d’utiliser des missiles à longue portée sur le territoire russe. Les États-Unis, redoutant une escalade, ne l’autorisent que sous certaines conditions mais les gouvernements français et britanniques y sont plus favorables. Des divergences qui posent en creux une question essentielle depuis l’invasion du 24 février : les alliés de l’Ukraine sont-ils aussi fiables que ceux de la Russie ?