Agression de Samara à Montpellier : les trois mineurs interpellés reconnaissent «avoir porté des coups»

Agression de Samara à Montpellier : les trois mineurs interpellés reconnaissent «avoir porté des coups»

L’entrée du collège Arthur-Rimbaud, à Montpellier, où est scolarisée la jeune Samara. PASCAL GUYOT / AFP

«Cette agression s'inscrit dans le contexte d'un groupe d'adolescents qui avaient pour habitude de s'invectiver et de mettre en ligne leurs photographies respectives sur des messageries instantanées», précise le parquet dans un communiqué.

On en sait un peu plus sur l’agression ultraviolente de la jeune Samara devant le collège Arthur-Rimbaud à Montpellier (Hérault) mardi 2 avril. L’adolescente de 13 ans avait été rouée de coups par trois mineurs âgés de 14 et 15 ans. Prise de convulsions, la victime était tombée dans le coma, avant d’en sortir jeudi.

Les trois mineurs interpellés «reconnaissent leur implication dans le cadre de l'agression perpétrée le 2 avril 2024» et «chacun d'entre eux admet avoir porté des coups à la victime», explique dans un communiqué diffusé ce vendredi 5 avril le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent.

Les mis en cause sont en cours de présentation au parquet en vue de l'ouverture d'une information judiciaire pour tentative d'homicide volontaire sur mineure de 15 ans. Le parquet a requis le placement en détention provisoire du mineur de 15 ans qui est suspecté d'avoir les coups les plus violents.

Des «invectives» sur les réseaux sociaux

«En l’état des investigations qui débutent, il apparaît que cette agression s'inscrit dans le contexte d'un groupe d'adolescents qui avaient pour habitude de s'invectiver et de mettre en ligne leurs photographies respectives et celles de tiers sur des groupes de discussions créés sur des messageries instantanées. La tension entre les mis en cause et la victime résulterait pour partie de ces publications», précise le procureur.

«La jeune Samara, dans le cadre d’une audition nécessairement brève compte tenu de son état de santé, a confirmé les violences dont elle a fait l’objet et en a révélé d’autres, commises quelques jours auparavant par l’un des trois mis en cause. Elle n’a en revanche pas évoqué spécifiquement à ce stade des faits de harcèlement sur une longue période la concernant», explique également le parquet de Montpellier. L’enquête devra «déterminer avec davantage de précision le contexte dans lequel cette agression particulièrement grave s’est déroulée et d’identifier d’autres participants», conclut le ministère public.

Dans son communiqué, le parquet de Montpellier n’aborde pas la dimension religieuse évoquée par la mère de la victime, Hassiba Radjoul. «Samara se maquille un peu. Et cette jeune fille (qui aurait agressé Samara, NDLR) est voilée. Toute la journée, elle la traitait de kouffar, qui veut dire mécréant en arabe (...). Ma fille, elle s'habille à l'européenne. Toute la journée, c'était des insultes, on la traitait de kahba, ça veut dire p*te en arabe. Ce n'était plus vivable physiquement et psychologiquement», avait témoigné cette dernière dans plusieurs médias, évoquant un «acharnement gratuitement» depuis l’année dernière.

L’agression de la jeune Samara a fait réagir jusqu’au plus haut sommet de l’État. «Il n'y a rien qui justifie qu'une jeune fille, une adolescente, ait ainsi été agressée par plusieurs jeunes de son âge», a déclaré Emmanuel Macron jeudi.