Retour à l’envoyeur. Lundi dans la soirée, deux individus rôdant aux abords du centre de rétention administrative (CRA) de Marseille ont été interpellés par une patrouille de la Division nord. Le duo, qui se croyait discret, avait été repéré quelques instants plus tôt par un télépilote de drone de la police nationale alors qu’il venait de jeter un objet dans la cour de l’établissement qui abrite en continu plus d’une centaine de retenus.
Selon des sources policières concordantes, ce colis de fortune fait avec une simple chaussette contenait un paquet de tabac, un pochon rempli de cocaïne et une pince coupante. Ce type d’outil utilisé pour découper les grillages qui entourent du centre est régulièrement retrouvé dans les affaires des retenus de Marseille, ces derniers n’hésitant plus à tenter de s’évader à tout prix.
En octobre 2024, un individu était même parvenu à fausser les policiers du centre de rétention en découpant le grillage qui orne les murs du centre avant de rejoindre l’extérieur à l’aide d’une échelle tendue par des complices. Les produits stupéfiants et le tabac ne se font quant à eux pas rares dans l’enceinte du CRA, confronté à une population de détenus imprévisibles et souvent condamnés par la justice pour avoir commis des crimes ou des délits.
Sorti du CRA au matin des faits
Mais ce lundi, le profil de l’un des suspects placé en garde à vue au commissariat de la Division nord de Marseille a plus qu’interpellé. De sources concordantes, cet homme âgé d’une quarantaine d’années et né en Algérie n’était pas inconnu des autorités puisqu’il venait tout juste de sortir du CRA... le matin même des faits. Lui et son complice, également né en Algérie, sont désormais visés par une enquête pour «aide à l’entrée et au séjour irrégulier» et pour «détention de produits stupéfiants». Les investigations ont été confiées au service local de police judiciaire (SLPJ).
L’action du policier télépilote de drone, dont l’unité est missionnée le soir autour du CRA pour en surveiller les abords, viendra assurément gonfler l’argumentaire de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. Depuis plusieurs mois, l’institution et son préfet ont pris plusieurs arrêtés pour autoriser le survol du centre de rétention par aéronef.
Un projet vivement critiqué par de nombreuses associations de soutien aux réfugiés et même le Syndicat de la magistrature. Cette levée de boucliers avait entraîné une suspension de l’arrêté par le tribunal administratif, obligeant la préfecture de police à corriger le tir en faisant voler les drones sur une plus courte durée.