Surtaxe d'impôt sur les grandes sociétés : "On paye déjà tellement d'impôts qu'en rajouter ce n'est pas possible", estime le directeur général de Système U
Après les propos polémiques du PDG de LVMH, Bernard Arnault, à propos de la surtaxe d'impôt sur les grandes sociétés prévue dans le projet de budget pour 2025, qui estimait que "pour pousser à la délocalisation, c'est idéal", le directeur général de Système U, Dominique Schelcher, invité de France Inter lundi 3 février, dit "comprendre" la surtaxe mais que les entreprises paient "déjà tellement d'impôts qu'en rajouter ce n'est pas possible".
"Je partage cet état d'esprit de manière générale et je trouve très bien que les patrons s'expriment publiquement", explique Dominique Schelcher au sujet des prises de position de plusieurs grands patrons qui critiquent le coût du travail en France, la "suradministration" et cette surtaxe temporaire prévue dans le budget 2025 qui doit rapporter huit milliards d'euros à l'État. "Ce qui se dit maintenant publiquement se dit depuis un certain temps dans les coulisses, quand on se rencontre, quand on en parle : la situation de la France est difficile depuis un certain temps", précise-t-il, citant le "choc inflationniste", "la dissolution", et le retour de Donald Trump "avec une espèce de vent nouveau" parmi les causes.
"Il faut apporter du bon sens"
"Maintenant, il y a une prise de parole, parce qu'on se sent, sur un certain nombre de plans, décalés par rapport à d'autres pays, par rapport à d'autres régions du monde", prévient Dominique Schelcher, "au risque, si on ne bouge pas maintenant, de voir la France et l'Europe décrocher".
Pour le directeur général de Système U, "il faut apporter du bon sens" face à la taxation des entreprises et la suradministration. "On paye déjà tellement d'impôts tous les uns et les autres que, en rajouter, ce n'est pas possible", estime Dominique Schelcher, qui évoque ensuite une proposition du Medef récente : "Pourquoi pas [cette surtaxe], mais en contrepartie d'économies significatives sur le budget de la France, de réduire le déficit public. Sauf qu'aujourd'hui, on ne voit pas trop quelles économies sont faites. Et donc là, effectivement, dans ce contexte-là, c'est plus difficile d'accepter une nouvelle taxe."