La réglementation européenne sur le numérique menace la "liberté d'expression", affirme un responsable américain

Le règlement européen sur les services numériques (DSA) fait peser un "risque" sur la "liberté d'expression", a estimé Brendan Carr, le patron de la puissante Agence fédérale américaine des communications, lundi 3 mars. Ce proche de Donald Trump s'exprimait lors d'un salon à Barcelone aux côtés d'Henna Virkkunen, vice-présidente de la Commission européenne chargée de la souveraineté numérique.

Entré en vigueur l'an dernier, le DSA vise à faire respecter des limites à la liberté d'expression dans l'Union européenne. Cet arsenal juridique, destiné à endiguer les contenus illégaux et la désinformation sur internet, cible les pratiques des grands groupes américains comme Apple, Google et Meta (maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp).

Une charge contre la "censure"

"J'ai une certaine inquiétude à l'égard de l'approche que l'Europe adopte sur le DSA en particulier", a déclaré Brandon Carr. "La censure qui pourrait potentiellement découler du DSA est incompatible à la fois avec notre tradition de liberté d'expression en Amérique et avec les engagements que les entreprises technologiques ont pris sur la diversité d'opinions."

Les propos de Brendan Carr font écho à ceux tenus par le vice-président américain J.D. Vance mi-février lors de la Conférence sur la sécurité de Munich en Allemagne. Lors de ce sommet, celui-ci s'était livré à une violente charge contre "la censure" et le "recul" de la liberté d'expression dans les Etats membres de l'UE, qui avait sidéré ses interlocuteurs.