Grève des taxis : des nouvelles règles du transport sanitaire à la concurrence des VTC, comment les motifs du mouvement ont évolué
Des taxis en grève pour défendre leur emploi. Leur mouvement, débuté depuis lundi 19 mai, va se poursuivre au moins jusqu'à dimanche soir, ont déjà annoncé les chauffeurs. Ils sont à la fois mobilisés pour dénoncer un projet de nouvelle tarification de l'Assurance maladie sur le transport des patients et sur la concurrence, jugée déloyale des VTC. Entre ces deux chevaux de bataille, qu'est-ce qui motive précisément la colère des chauffeurs ?
La nouvelle tarification du transport des malades à l'origine de la mobilisation des taxis
La nouvelle tarification du transport des patients a rallumé la mèche de la colère des taxis. La convention-cadre se présente comme plus équitable, harmonisée entre les régions et doit permettre de rationaliser les coûts, en regroupant des malades et en évitant par exemple les retours à vide. La sécurité sociale entend également lutter contre les fraudes, jugées importantes. Le coût des transports sanitaires, en ambulances et en taxis, a augmenté de 45% depuis 2019.
Cette réforme inquiète en particulier certains taxis des zones rurales. Pour eux, emmener des malades à l’hôpital, afin de réaliser une dialyse par exemple ou des soins liés à une longue maladie, constitue l’essentiel de l’activité. Interrogé par l’AFP, un chauffeur du Loiret dit réaliser 95% de son chiffre d’affaires avec le transport de malades et il ajoute redouter une perte de 25 à 30% de son chiffre d’affaires. Les représentants du secteur se disent prêts à discuter d’une rationalisation des coûts. Mais ils demandent d’abord le gel du projet actuel auquel ils estiment ne pas avoir été assez associés.
Le regain du conflit entre chauffeurs traditionnels et chauffeurs des plateformes
En marge des manifestations de ces derniers jours, cinq chauffeurs de VTC ont été menacés ou tabassés, selon la direction d'Uber qui appelle au calme. Le conflit entre chauffeurs traditionnels et chauffeurs des plateformes n’est pas nouveau. Dès 2026, une loi visait à pacifier le secteur mais elle n’a pas tout réglé. Dans son appel à une mobilisation massive, l’intersyndicale des fédérations de taxi demande d'ailleurs un renforcement des contrôles stricts des VTC et des plateformes. En cause, le fait que tous ne respectent pas l’interdiction de maraude ou de racolages illégaux.
D’autres revendications spécifiques sont également relayées. La Fédération nationale des taxis réclame aussi que l’accès aux gares ou aéroports soit réservé aux taxis traditionnels et interdit d’accès aux VTC via la création de zones blanches. Mercredi, le ministère des Transports a proposé des contrôles renforcés.