Bangladesh : le bilan des manifestations contre le gouvernement grimpe à au moins 300 morts à l'aube d'une nouvelle journée de mobilisation

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Les heurts entre des manifestants réclamant la démission de la Première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, et des partisans du parti au pouvoir, la Ligue Awami, endeuillent le Bangladesh. Selon un décompte réalisé lundi 4 août par l'AFP à partir de données de la police, de responsables et de médecins dans des hôpitaux, le bilan s'élève à au moins 300 morts depuis le début de la protestation, un mois plus tôt. Dimanche, 94 personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à travers le pays, dont au moins 14 policiers, selon le porte-parole de la police, Kamrul Ahsan.

Il s'agit du bilan le plus lourd en une seule journée dans ce pays de 170 millions d'habitants où les étudiants contestent, sur fond de chômage aigu des diplômés, les faveurs dont bénéficient les proches du pouvoir pour devenir fonctionnaires.

Une marche sur la capitale prévue

Les manifestants antigouvernementaux prévoient de marcher en masse lundi sur la capitale, Dacca. "Le temps est venu de la manifestation finale", a lancé dimanche un des leaders du mouvement étudiant à l'origine de la contestation, Asif Mahmud. Un vaste dispositif de sécurité a ainsi été déployé à Dacca, où les rues conduisant au bureau de la Première ministre Sheikh Hasina ont été barricadées par la police et l'armée avec du fil barbelé.

Dans le pays, un couvre-feu est entré en vigueur dimanche soir.  Pour rétablir l'ordre, le gouvernement a notamment coupé l'accès à internet, fermé écoles et universités, imposé un couvre-feu et déployé l'armée. Toutefois, d'anciens officiers militaires ont depuis apporté leur soutien aux contestataires. Dans plusieurs cas, des soldats et des policiers ne sont d'ailleurs pas intervenus contre les protestataires.

"La violence choquante au Bangladesh doit cesser", a exhorté dimanche soir le Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Volker Türk, inquiet pour la journée de lundi. A l'occasion de cette journée, "le mouvement de jeunesse du parti au pouvoir se mobilise contre les protestataires", a-t-il rappelé, ce qui pourrait conduire à de nouvelles violences.