Vote de confiance : François Bayrou se fait hara-kiri
La chute du gouvernement de François Bayrou était écrite depuis le 25 août. Porte-parole d’une élite déconnectée du réel ? Fusible d’Emmanuel Macron à l’approche d’importantes échéances sociales ? Le premier ministre a joué son va-tout en demandant (enfin) aux députés un vote de confiance. Il en a été pour ses frais.
Le locataire de Matignon s’est fait hara-kiri dans l’Hémicycle non sans matraquer, une dernière fois, une ligne de défense inepte. Selon lui, nous n’aurions rien compris de l’extrême gravité du moment, de l’impérieuse nécessité d’adopter un budget de guerre sociale qui prévoit 44 milliards d’euros de coupes claires dans les dépenses d’intérêt général.
Tout dans cet ultime discours du premier ministre transpire la morgue du macronisme. Aux Français de se saigner mais pas touche au grisbi. François Bayrou a même osé répéter cet argumentaire outrageusement mensonger selon lequel la taxation des grandes fortunes serait « inconstitutionnelle » et « confiscatoire », propre à faire fuir les investisseurs. Ce discours est indécent.
Tout comme celui qui consiste à agiter l’épouvantail de la dette pour justifier un plan d’austérité d’une violence inouïe. C’est oublier la responsabilité qui échoie au camp présidentiel. Depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, ladite dette s’est envolée et, n’en déplaise au maire de Pau, la suppression de l’ISF et les cadeaux fiscaux aux plus fortunés et aux entreprises du CAC 40 ont asséché les recettes de l’État.
Les yeux se tournent désormais vers l’Élysée, épicentre de la crise de régime. Les hypothèses dont bruissent les ministères et les rédactions s’attachent au casting plutôt qu’aux racines du mal. Or, quel que soit le futur premier ministre, il finira lui aussi la tête sur le billot s’il s’obstine à maintenir ce cap.
La politique économique défendue par la minorité présidentielle est contestée ; elle le sera encore demain. C’est le moteur des mobilisations du « Bloquons tout » de ce mercredi et des journées d’action et de grève du 18 septembre à l’appel de l’intersyndicale. De justice sociale, il en sera aussi question à la Fête de l’Humanité, caisse de résonance d’une colère juste et légitime.
Urgence pour l’Humanité
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