La maison d’Elsa Triolet et Louis Aragon « durement touchée » par la tempête Kirk
Le passage de la tempête Kirk n’a pas épargné le patrimoine. La maison Elsa Triolet-Aragon, nichée en bordure de Saint-Arnoult-en-Yvelines, a été submergée par les inondations. Le lieu, empreint de poésie et d’histoire, a été la résidence du couple de romanciers entre 1950 et 1970. Depuis leur mort, la maison est restée figée dans le temps, abritant une collection de 35 000 livres.
« On est intervenu à temps pour sauver les œuvres et les mettre à l’abri », raconte Caroline Bruant, directrice déléguée de la maison Elsa-Triolet-Aragon. Le moulin de la fin du XIIe siècle, habité pendant une vingtaine d’années par le couple mythique de la littérature, a tout de même été « durement touché». « On constate des dégâts au niveau de la boutique, du salon de thé, des murs et du mobilier », déplore-t-elle.
Les premiers signes de l'inondation ont été observés mercredi 9 octobre, en début de soirée. Le niveau d'eau est rapidement monté. « Les pompiers sont arrivés dans la soirée entre 21 h et 22 h. Nous sommes restés jusqu'à 2-3 heures du matin pour mettre les œuvres en sécurité. Nous avons eu jusqu'à un mètre d'eau », explique la directrice déléguée.
30 ans d’ouverture au public
Depuis la mort des deux écrivains, « le lieu est resté intact. Le mobilier n'a pas bougé. Les œuvres des artistes et amis du couple sont toujours exposés. On trouve notamment des céramiques de Fernand Léger et Pablo Picasso », explique-t-elle. Par chance, aucune pièce de collection n’a été touchée. Mais l’incident reste douloureux puisque la maison devait célébrer le 12 octobre les 30 ans de son ouverture au public. Depuis le 15 octobre 1994, une association s'emploie chaque jour à faire vivre le lieu. « Nous avons 20 000 visiteurs par an. La moitié est un public scolaire », souligne Caroline Bruant. Une soirée festive devait avoir lieu, en présence des groupes Open Road et Les Sans Pattes.
Au lendemain de l’inondation, la ministre de la Culture Rachida Dati a affirmé sur les réseaux sociaux que « les services de l’État et du ministère de la Culture sont pleinement mobilisés aux côtés des collectivités et des équipements culturels touchés par les inondations ». Un message qui s’adressait également au musée de Coulommiers (Seine-et-Marne), autre victime de la tempête Kirk.
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« Nous sommes déjà en discussion avec la direction régionale des affaires culturelles. Un expert doit passer vendredi pour évaluer les dégâts », ajoute Caroline Bruant. En attendant les premières estimations, elle a ouvert une cagnotte en ligne. « On ne sait pas encore ce qui sera pris en charge par les assurances », souligne-t-elle. Cette dernière espère une réouverture au début du mois de février.
En 2016, La Rémarde, rivière située à proximité de la maison Elsa Triolet- Aragon, était déjà sortie de son lit et avait causé d’importants dégâts. Le montant des travaux s’étaient élevés à 200 000 euros.