Pour son premier défilé Balenciaga, Pierpaolo Piccioli marche dans les pas de Cristobal

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Le défilé Balenciaga de l’été 2026 a eu lieu dans la chapelle de Laennec, où est installée la marque. Victor VIRGILE / Gamma-Rapho via Getty Images

Samedi soir, dans la chapelle Laennec, l’Italien recevait Meghan Markle, Anne Hathaway, Lauren Sanchez, Georgina Rodriguez et à peu près toute la scène mode pour sa première collection inspirée des archives de la maison parisienne.

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Quand, lors de la petite entrevue qu’il concède à une poignée de journalistes, quelques heures avant son premier défilé pour Balenciaga, on demande à Pierpaolo Piccioli s’il est stressé, il répond avec le sourire: «Pas du tout, je me sens ici comme à la maison.» Il ne parle pas de la chapelle de Laennec, où sont installés les bureaux de la maison (et de Kering), mais de la maison de Cristóbal Balenciaga pour lequel l’Italien n’a jamais caché son attachement et son admiration. Aujourd’hui, il s’en amuse: «Aux archives, ils m’ont même brodé mes initiales sur les gants blancs que j’utilise sans cesse. J’avoue que je ne boude pas mon plaisir. Observer de près son travail et celui de tous mes prédécesseurs m’enchante. Je suis aussi à cette place grâce à eux. C’est de toute l’histoire de cette maison dont j’ai envie de m’emparer. »

Il raconte longuement sa minutieuse étude de la technique et du don pour la coupe et le mouvement de Cristobal : «Ce qui me touche, c’est qu’il avait à cœur de mettre le corps au centre de son approche du vêtement.» Une plongée dans le patrimoine Balenciaga qui lui a inspiré de décliner coton et lainages selon la même technique que le gazar, étoffe haute couture inventée en 1958 pour le maître espagnol. Ce néogazar comme il l’appelle est à l’origine des 53 silhouettes de l’été 2026.

La version de Pierpaolo Piccioli de la légendaire robe Sack de Cristóbal Balenciaga Balenciaga
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Piccioli ouvre ce galop d’essai par sa version de l’inimitable robe Sack de 1957 de Cristobal. Un fourreau noir à dos ovoïde... portée avec une paire de lunettes rétrofuturistes évoquant l’époque Demna - tout comme le lieu du défilé, cette chapelle, qui a abrité à la rentrée la rétrospective de ses dix ans à la tête des collections. Au fur et à mesure des passages, on décèle les différents «hommages» aux DA qui l’ont précédé: le City, best-seller de Nicolas Ghesquière et ses casquettes bombes qui donnent le port de tête altier; le vestiaire à l’américaine d’Alexander Wang; la «street crédibilité» de Demna dans les bermudas amples en denim délavé et autres bombers courts.

L’esprit couture de Cristóbal Balenciaga Balenciaga

Justement lors de ce rendez-vous avec la presse, un de nos confrères demandait à Piccioli à quelle femme il s’adressait, quand Cristobal habillait l’aristocratie, Ghesquière l’avant-garde et Demna la rue. Le designer élude: «Balenciaga n’est pas une griffe lambda, c’est une vraie maison de mode.» Puis parle de la valeur derrière le vêtement, de l’authenticité dans son approche créative et des réseaux sociaux qui popularise «cette culture de mode». Ce n’est qu’une première collection mais on s’interroge sur ce prêt-à-porter Balenciaga très soir, très précieux alors que le designer romain est censé présenter une haute couture en janvier prochain. À suivre...