À l’Ascension, ou début juin : faut-il s’attendre à de nouvelles grèves à la SNCF dans les prochaines semaines ?

Après la grève durant le pont du 8 mai, se dirige-t-on vers de nouvelles perturbations à la SNCF ? Plusieurs organisations syndicales ont dernièrement brandi la menace de grèves à venir pour protester contre l’organisation de l’entreprise, ou afin d’obtenir de meilleures rémunérations. De quoi inquiéter les voyageurs, nombreux à prendre le train lors du pont de l’Ascension ou du week-end prolongé de la Pentecôte.

Interrogé sur BFMTV ce jeudi 22 mai, le patron de l’entreprise ferroviaire s’est montré ferme, critiquant les menaces de mobilisation qui planent au-dessus des semaines à venir. «Ça me gêne un peu, cette espèce d’épée de Damoclès permanente sur la tête des Français, surtout qu’on a l’air d’avoir un certain plaisir à l’utiliser et à la brandir, a déclaré Jean-Pierre Farandou. Ce ne sont pas des jeux, tout ça. Les Français, ils ont besoin de leur train. Quand ils partent en week-end, ils ont besoin de savoir, ils ont besoin de s’organiser», s’est-il agacé.

Pour y voir plus clair, Le Figaro fait le point sur les menaces connues, et sur les perturbations qui pourraient apparaître entre la fin du mois de mai et début juin.

Pont de l’Ascension : la menace d’une nouvelle grève des contrôleurs

Agacés, les contrôleurs promettent qu’ils «n’en resteront pas là». Lors de leur précédente mobilisation début mai, portée par SUD-Rail et le Collectif national ASCT (CNA) - un influent collectif de contrôleurs -, la direction de la SNCF avait réussi à limiter les effets sur la circulation des trains en mobilisant de nombreux cadres volontaires sur le terrain. Une adaptation qui avait été rendue possible par un appel à la grève déposé bien en amont par SUD-Rail. Ces «volontaires accompagnateurs occasionnels» ont ensuite été qualifiés de «mercenaires briseurs de grève» par le secrétaire fédéral du syndicat, Fabien Villedieu.

Cette pratique de la SNCF a suscité l’ire des contrôleurs grévistes, qui ont récemment affirmé dans un tract que «les revendications sont toujours là». «D’autres appels à la grève auront lieu prochainement», ont-ils affirmé dans un communiqué, ajoutant que «des suites arrivent [...] sous des formes moins prévisibles». «On annoncera, quatre jours avant le début de la grève», la mobilisation, a détaillé Fabien Villedieu. «On n’est plus de gentilles organisations syndicales qui annoncent bien en amont, en avance, notre conflit. Là, on le fera au dernier moment», a-t-il prévenu au micro de LCI. Une pratique légale, les grévistes ayant uniquement l’obligation de se déclarer au moins 48 heures à l’avance dans les transports, et qui vise à empêcher la SNCF de s’organiser pour limiter l’effet de la mobilisation.

Pour l’heure, aucune date précise de grève n’a été mentionnée par les agents en colère. Fidèles à leur nouvelle méthode, SUD-Rail et le Collectif national ASCT (CNA) pourraient attendre le dernier moment pour l’annoncer, soit, par exemple, le dimanche 25 ou le lundi 26 mai, dans le cas d’une hypothétique grève lors du pont de l’Ascension.

Début juin : plusieurs appels à la grève de la part de la CGT

Début juin, la CGT-Cheminots compte bien de nouveau faire pression sur la direction de la SNCF. Plusieurs mouvements sociaux doivent ainsi avoir lieu. Le 4 juin, les cheminots de la traction - les conducteurs - souhaitent agir en marge d’une réunion de négociations avec l’entreprise. «Une table ronde à la traction est prévue pour aborder la question de la prime de traction. La CGT revendique de revoir intégralement le calcul de la prime. [...] C’est pourquoi la CGT appelle les cheminots de la traction à agir par la grève ce jour-là», indique l’organisation syndicale dans un communiqué.

Le lendemain, jeudi 5 juin, la CGT-Cheminots appelle à nouveau tous les professionnels «de tous les métiers, de tous les collèges» à la grève, dans le cadre d’un mouvement interprofessionnel «pour nos retraites, nos emplois et nos salaires». Objectif : obtenir notamment une «revalorisation immédiate des retraites et pensions de 10%», ou encore «l’abrogation de la réforme des retraites de 2023 et le retour de l’âge légal de départ à 60 ans».

Rebelote quelques jours plus tard. Dans un communiqué distinct, la CGT-Cheminots appelle cette fois-ci les contrôleurs à se mettre en grève le mercredi 11 juin, en marge d’une table ronde prévue avec la direction sur «la prime de travail». «La stratégie de la CGT a renforcé la nécessité d’une mobilisation de tous les cheminots, ensemble, pour gagner. [...] Le 11 juin : en grève pour notre métier !», écrit le syndicat.

Pour l’heure, impossible de dire quelle sera l’ampleur de la mobilisation. Les grévistes devant se déclarer au moins 48 heures à l’avance, les plans de transport seront dévoilés deux jours avant les journées d’action. Les voyageurs devront serrer les dents... et croiser les doigts.