Le faux policier de la Brav-M intervenu sur «TPMP» fait appel de sa condamnation à 1000 euros d’amende
Deux ans après son apparition sur l’émission de Cyril Hanouna Touche pas à mon poste!, l’un des quatre faux policiers Brav-M a été condamné à 1000 euros d’amende, mercredi 28 mai, au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), a indiqué le parquet au Figaro. Durant cette audience, le procureur a proposé cette peine au prévenu, lui évitant ainsi la tenue du procès. Mais Cédric Vladimir, 39 ans, poursuivi pour «usage public d’insigne pouvant créer une méprise avec ceux de la police», annonce au Figaro vouloir faire appel, préférant comparaître devant la justice en septembre prochain.
Le 31 mars 2023, l’ancien agent de la police nationale se trouvait aux côtés de trois collègues sur le plateau de C8 en doudoune noire, encagoulé et brassard «police» fluo autour du bras. Sur le bandeau à l’écran, tous sont présentés comme appartenant à la brigade de répression motorisée : «4 policiers membres de la Brav-M et unités spéciales sortent du silence». L’émission à cette formation de la police nationale, alors accusée de violences durant les manifestations contre le projet de réforme des retraites.
«Erreur»
Le problème : aucun de ces quatre policiers faisait partie de la Brav-M. La Brigade de Répression de la Délinquance aux Personnes (BRDP) a rapidement identifié ces individus. Si trois d’entre eux étaient des fonctionnaires de police en activité, Cédric Vladimir, lui, avait été révoqué trois mois plus tôt de son poste. Il n’avait donc pas le droit de porter un brassard de police. L’ancien policier reconnaît une «erreur», mais assure que la production était informée que les quatre intervenants ne faisaient pas partie de la Brav-M. «Ils savaient à qui ils avaient affaire, on a été mal annoncé», dénonce Cédric Vladimir.
Le soir même, alors que la polémique enflait, le préfet de police avait lancé une enquête administrative ainsi qu’une saisine de la justice pour sanctionner cette prise de parole publique tenue hors de tout cadre. Plusieurs mois plus tard, les trois policiers en fonction ont été «sanctionnés disciplinairement» - un blâme chacun, puis trois jours et quinze jours d’exclusion, selon Franceinfo. Puis, le 28 mai dernier, Cédric Vladimir a donc été condamné à 1000 euros d’amende par le tribunal de Nanterre.
«Ses auditions et celles des responsables de la société de production n’ont pas permis de démontrer que celle-ci avait connaissance de cette usurpation», explique le parquet. «Ainsi, des poursuites ont été diligentées à l’encontre de cette seule personne, du chef du délit d’usage public d’insigne pouvant créer une méprise avec ceux de la police, prévu par l’article 433-14 du Code pénal», précise cette même source.
Dépôt de plainte
Le principal concerné s’oppose à cette peine qu’il estime «démesurée». La mention de cette condamnation dans son casier judiciaire est le point d’achoppement pour Cédric Vladimir : «Je risque de perdre mon nouveau travail.» Depuis sa révocation au sein de la police nationale, il s’est reconverti dans la sécurité privée. Pour lui, les seuls responsables sont «sont ceux qui ont permis que le ’’bad buzz’’ soit suscité, en nous annonçant comme étant de la Brav-M alors que nous avions demandé à la production de ne pas mentir». L’ancien policier affirme que son cas a été jugé plus «durement» que les autres car il était anciennement «syndiqué».
Cédric Vladimir a 10 jours pour faire appel de cette condamnation (à compter du 28 mai). «La demande d’appel sera transmise dans les délais, d’ici la fin de la semaine», soutient-il au Figaro, avant d’insister : «Je n’accepterai aucune sanction, je veux la relaxe.» Le trentenaire annonce par ailleurs porter plainte contre la programmatrice de TPMP - comme l’ont déjà fait les trois autres policiers présents lors de l’émission. Il prévoit également de déposer une plainte auprès de l’IGPN «contre les officiers de la Police Judiciaire» qui l’ont placé en garde à vue dans «des conditions inacceptables».
«Ils ne m’ont pas permis de consulter un médecin. Ils m’ont placé dans une cellule avec d’autres délinquants, ce qui peut être dangereux quand on est policier, en diffusant du rap à fond pendant plusieurs heures», détaille-t-il. L’ex-policier considère que cette procédure qu’il juge abusive a altéré le résultat de son audition. L’ancien fonctionnaire devrait donc être fixé sur son sort en septembre prochain lors de la tenue de son procès.